La Russie a intensifié ses attaques jeudi contre l’Ukraine, ciblant des infrastructures essentielles à travers le pays. En visite en Lituanie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à une assistance internationale accrue. 

La Russie a lancé plus de 40 missiles et 40 drones contre l’Ukraine dans la nuit de mercredi à jeudi en ciblant ses "infrastructures essentielles", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"Au cours de la nuit, la Russie a tiré plus de 40 missiles et 40 drones sur l’Ukraine", a affirmé le chef d’État sur le réseau social X.

Overnight, Russia fired more than forty missiles and about forty drones at Ukraine.

I thank everyone engaged in recovery efforts after the attack, as well as to every warrior of our air defense system who was on guard last night.

Selon le chef d’État ukrainien, des infrastructures ont également été ciblées à Kiev, à Zaporijjia et Odessa dans le sud, et à Lviv, dans l’ouest, près de la frontière polonaise.

Volodymyr Zelensky a réitéré son appel aux partenaires occidentaux de l’Ukraine à ne pas "fermer les yeux" sur la situation et à fournir davantage de systèmes de défense aérienne à l’Ukraine, qui est dans sa troisième année de guerre.

Le ministre ukrainien de l’Énergie, Guerman Galouchtchenko, a indiqué sur le réseau social Telegram que ces attaques ont visé "des installations de production et des systèmes de transmission" dans les régions de Kiev, Kharkiv (nord-est), Zaporijjia et Lviv.

Deux centrales thermiques du fournisseur d’énergie ukrainien DTEK ont été attaquées, a signalé l’entreprise sur Telegram jeudi matin, sans préciser leur localisation.

Le ministre ukrainien de l’Intérieur, Igor Klymenko, a indiqué que des centaines de sauveteurs opéraient à travers le pays après des "bombardements massifs" qui ont duré "plusieurs heures".

Selon lui, Moscou a tiré "plus de dix missiles" sur Kharkiv, privant une partie de la ville d’électricité.

Selon le maire de Kharkiv, deuxième ville la plus peuplée d’Ukraine, "des problèmes d’approvisionnement en énergie sont possibles".

Dans la région de Zaporijjia, le gouverneur Ivan Fedorov a signalé des "explosions" tôt jeudi et le chef de la région de Lviv, Maksym Kozytsky, a indiqué que la Russie avait attaqué une installation de distribution de gaz et une sous-station électrique avec "des missiles de croisière de différentes classes et des drones".

Zelensky en Lituanie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé, jeudi matin, son arrivée à Vilnius pour des entretiens avec ses pairs sur le soutien régional à son pays face à l’agression russe.

"L’essentiel est maintenant de tout faire pour renforcer notre défense aérienne, pour répondre aux besoins urgents des forces de défense de l’Ukraine, ainsi que pour consolider le soutien international afin de vaincre la terreur russe", a écrit M. Zelensky sur les réseaux sociaux.

Immédiatement après son atterrissage à l’aéroport de Vilnius, le chef d’État ukrainien a été reçu par son homologue lituanien, Gitanas Nauseda, pour ensuite assister à une réunion de l’initiative dite des Trois Mers, qui regroupe treize États membres de l’UE situés entre la mer Baltique, la mer Adriatique et la mer Noire.

MM. Nauseda et Zelensky doivent discuter de la situation sur la ligne de front, de la nécessité d’une assistance militaire et financière, du processus d’intégration de l’Ukraine à l’euro et des perspectives d’adhésion de Kiev à l’Otan, a indiqué la présidence lituanienne dans un communiqué.

L’arrivée du président ukrainien pourrait modifier l’ordre du jour du sommet, car les dirigeants, dont les présidents polonais Andrzej Duda et tchèque Petr Pavel, devaient initialement discuter principalement du renforcement de la coopération dans les domaines des transports, de l’énergie et de la cybersécurité.

Loi controversée sur la mobilisation militaire

Le même jour, le Parlement ukrainien a adopté un projet de loi durcissant la mobilisation dans l’armée, un texte controversé car il ne prévoit pas de délai de démobilisation pour les soldats.

L’Ukraine, confrontée à une pénurie de soldats volontaires, travaillait à ce texte depuis de longs mois, émaillés de controverses après plus de deux ans de guerre contre l’envahisseur russe.

Le texte, qui accroît notamment les sanctions pour les réfractaires, a fait scandale à cause de la suppression à la dernière minute d’une clause prévoyant la démobilisation des soldats ayant servi 36 mois, coup dur pour les militaires qui combattent sur le front depuis plus de deux ans.

L’armée ukrainienne, affaiblie par une contre-offensive ratée durant l’été 2023 et une aide occidentale qui s’épuise, essaye de contenir des assauts russes en de multiples points du front.

Pour cela, elle a besoin d’hommes et de munitions. L’Ukraine peinant à trouver des volontaires, elle a d’abord élargi la mobilisation, abaissant l’âge des appelables de 27 à 25 ans.

Désormais, les sanctions pour ceux tentant d’échapper à la mobilisation seront durcies. Le texte facilite aussi les procédures d’enrôlement en créant un système numérique dédié.

Avec AFP