L’ONU s’est inquiétée, lundi, de la résurgence du choléra au Yémen, en particulier de la propagation rapide de la maladie dans les zones contrôlées par les Houthis où plus de 11.000 cas et 75 morts ont été enregistrés depuis octobre.

Depuis octobre 2023, "nous avons vu une résurgence inquiétante du choléra à travers le pays", a déclaré, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, Edem Wosornu, au nom du chef des opérations humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, notant que la dernière épidémie datait de 2019.

"La réponse dans les zones contrôlées par le gouvernement, menée par le gouvernement avec le soutien des humanitaires, a permis de ralentir la propagation de la maladie et d’assurer que les traitements adéquats soient disponibles", a-t-elle indiqué.

"Mais, depuis mars, nous voyons l’épidémie se propager rapidement dans les zones contrôlées par les Houthis", s’est-elle alarmée.

Au 7 avril, plus de 11.000 cas suspects y avaient été enregistrés depuis octobre, ainsi que 75 morts, contre 3.200 cas suspects dans les zones contrôlées par le gouvernement, a-t-elle indiqué, insistant sur la nécessité d’une "réponse rapide".

"Mais les stocks d’urgence de matériel essentiel sont presque épuisés. Et les systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène doivent être renforcés de toute urgence" a-t-elle souligné, appelant la communauté internationale à l’aide.

Le plan de réponse humanitaire de l’ONU pour le Yémen pour 2024, chiffré à 2,7 milliards de dollars, n’est pour l’instant financé qu’à 10%.

Le pays connaît une accalmie depuis une trêve négociée en avril 2022 par les Nations unies – officiellement expirée. Mais dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas, les Houthis ont mené, en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, des dizaines d’attaques contre des navires qu’ils estiment liés à Israël.

Et si la situation militaire dans le pays "reste contenue par rapport à avant avril 2022, nous avons vu récemment une escalade des hostilités sur plusieurs lignes de front", a noté l’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen Hans Grundberg.

Avec AFP