La communauté internationale a lancé vendredi des appels à la retenue, après une attaque de représailles contre l’Iran attribuée à Israël, dans un contexte d’escalade croissante au Moyen-Orient depuis le début de la guerre dévastatrice à Gaza, il y a plus de six mois.

Tôt vendredi, l’agence de presse iranienne Fars a rapporté trois explosions près d’une base militaire à Qahjavarestan, entre Ispahan et son aéroport, dans le centre de l’Iran.

Des drones ont été abattus mais "il n’y a pas eu d’attaque de missiles", a précisé le porte-parole de l’agence iranienne de l’espace. Il n’y a "eu, jusqu’à présent, aucune attaque aérienne depuis l’extérieur des frontières contre Ispahan ou d’autres régions du pays", a-t-il ajouté.

Aucun commentaire n’a été fait par l’armée israélienne.

Selon le New York Times, qui cite des responsables iraniens, l’attaque a été menée par de petits drones, probablement lancés depuis le territoire iranien.

De son côté, le Washington Post, citant un responsable israélien ayant requis l’anonymat, a affirmé que l’attaque visait à montrer à l’Iran qu’Israël avait la capacité de frapper à l’intérieur de son territoire.

Cette dernière poussée de fièvre intervient alors que la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre, ne connaît pas de répit et a fait 34.012 morts à Gaza, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé à Gaza.

Désescalade

Les installations nucléaires dans la région d’Ispahan sont "totalement en sécurité", a indiqué l’agence Tasnim dans la foulée de l’attaque.

"Aucun dégât" sur les sites nucléaires, a confirmé l’agence internationale de l’énergie atomique.

À la réunion ministérielle du G7 à Capri, en Italie, le chef de la diplomatie italienne, Antonio Tajani, a affirmé que les États-Unis, alliés historiques d’Israël, avaient "été informés au dernier moment" de l’attaque, sans préciser par qui.

Les États-Unis "n’ont pas été impliqués dans une opération offensive", a déclaré son homologue américain, Antony Blinken, présent à Capri, soulignant que "l’objectif" de son pays et des autres membres du G7 était "la désescalade".

L’administration de Joe Biden martèle depuis plusieurs jours qu’elle ne veut pas "d’une guerre étendue avec l’Iran".

"Arrêter le cycle dangereux"

"Il est grand temps d’arrêter le cycle dangereux de représailles au Moyen-Orient", a dit le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, cité par son porte-parole.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait état de contacts avec l’Iran et Israël. "Nous avons dit aux Israéliens que l’Iran ne veut pas d’escalade", a-t-il précisé.

Plusieurs pays occidentaux, dont la France, et arabes ont appelé à la retenue.

Pour Sanam Vakil, expert à Chatham House, "la contre-attaque d’Israël contre l’Iran (…) a été calibrée pour éviter des dommages et une nouvelle agression iranienne".

"Tant que l’Iran continue de nier l’attaque et d’en détourner l’attention, et qu’aucune autre attaque n’est constatée, les deux parties ont pour l’instant la possibilité de faire baisser l’escalade", a-t-il fait valoir.

Avec AFP