L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont annoncé, mardi, avoir commencé la délimitation de leur frontière commune, un pas important pour ces deux pays du Caucase qui se sont opposés lors de plusieurs guerres sur des questions territoriales.

Le ministère de l’Intérieur azerbaïdjanais a indiqué, dans un communiqué, que des groupes d’experts procédaient à la "clarification des coordonnées sur la base d’une étude géodésique du terrain".

Le ministère de l’Intérieur arménien, qui a confirmé des "travaux de délimitation" de la frontière a, lui, exclu "le transfert de toute partie du territoire souverain de l’Arménie" à Bakou à la suite de ce processus.

Le mois dernier, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait accepté une demande de Bakou de lui restituer quatre villages frontaliers saisis par les forces d’Erevan lors d’une guerre dans les années 1990.

Cette décision a suscité des manifestations de centaines d’Arméniens dans une région frontalière de l’Azerbaïdjan, qui craignent leur isolement et que certaines de leurs maisons se retrouvent sous contrôle de Bakou.

Lundi, ils ont brièvement bloqué l’axe routier reliant l’Arménie à la Géorgie, qui passe à proximité et représente pour la population locale le principal lien vers le monde extérieur. Ils ont aussi tenté d’empêcher des travaux de déminage.

Et mardi, de nouvelles protestations ont éclaté dans plusieurs endroits en Arménie, notamment près du lac Sevan et de la ville de Noyemberyan.

La semaine dernière, les deux pays rivaux avaient signifié leur intention de délimiter leur frontière sur la base de cartes datant de l’époque soviétique.

M. Pachinian a insisté sur la nécessité de résoudre les différends frontaliers afin d’"éviter une nouvelle guerre" avec l’Azerbaïdjan.

Ces deux ex républiques soviétiques se sont affrontées lors de deux guerres, la première dans les années 1990 remportée par l’Arménie et qui a fait plus de 30.000 morts, et la deuxième en 2020, remportée par l’Azerbaïdjan et qui a fait plus de 6.000 morts.

Après la défaite arménienne en 2020, Erevan avait été contraint de céder à son adversaire d’importants territoires dans et autour du Haut-Karabakh, une enclave peuplée d’Arméniens qu’il contrôlait depuis une trentaine d’années.

En septembre 2022, Bakou a lancé une offensive éclair contraignant les indépendantistes arméniens du Haut-Karabakh à capituler en quelques jours, avant de prendre le contrôle de l’ensemble du territoire.

Avec AFP