Les forces israéliennes continuaient de combattre le Hamas à Gaza mardi, faisant état de combats au sol et de frappes aériennes sur 70 cibles dans l’ensemble de l’enclave au cours des dernières 24 heures.

La guerre dévastatrice ne connaît pas de répit mardi à Gaza entre Israël et le Hamas, plus de sept mois d’une guerre meurtrière ont aussi provoqué une catastrophe humanitaire avec la majorité des 2,4 millions d’habitants menacés de famine et trois quarts déplacés, d’après l’ONU.

"Franchement, nous manquons de mots pour décrire ce qui se passe à Gaza. Nous l’avons décrit comme une catastrophe, un cauchemar, un enfer sur terre. C’est tout cela, et pire encore", a résumé lundi Edem Wosornu, directrice des opérations pour le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

La guerre a été déclenchée par une attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes alors emmenées comme otages, 124 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 mortes selon l’armée.

Israël a juré de détruire le Hamas et lancé en représailles une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, entraînant la mort d’au moins 35.647 personnes, pour la plupart des civils, dont au moins 85 au cours de dernières 24 heures, selon des données mardi du ministère de la Santé du territoire palestinien.

Hôpital assiégé

Dans le centre du territoire palestinien, des frappes aériennes ont ciblé mardi le camp d’Al-Bureij, selon des témoins. Et dans le sud, des navires de guerre israéliens ont tiré sur Khan Younès, alors que des médecins de l’hôpital Européen ont fait état de plusieurs blessés par une frappe aérienne qui a touché une maison.

L’aviation israélienne a frappé environ 70 cibles ces dernières 24 heures dans la bande de Gaza, l’armée disant avoir "éliminé plusieurs" combattants dans le sud, le centre et à Jabalia.

A Jabalia, l’Organisation mondiale de la santé a indiqué que l’hôpital Al-Awda était "assiégé" depuis deux jours, et que 170 patients et membres du personnel y étaient bloqués, signalant des tirs de snipers et un impact de roquette.

Israël a lancé le 7 mai des opérations au sol dans certains secteurs de Rafah en dépit de l’opposition de la communauté internationale, notamment celle de son grand allié américain, qui s’inquiète pour plus d’un million de civils piégés dans cette ville à la lisière sud de la bande de Gaza.

L’armée israélienne a ordonné des évacuations massives de Rafah où elle dit vouloir détruire le derniers bataillons du Hamas –qu’Israël considère comme organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne–, et son réseau de tunnels, et sauver les otages.

"Depuis octobre 2023, 75% de la population de Gaza – soit 1,7 million de personnes – a été déplacée de force à l’intérieur de Gaza, beaucoup jusqu’à quatre ou cinq fois, notamment en raison des appels répétés à évacuer émis par l’armée israélienne", a indiqué la directrice des opérations pour l’Ocha.

Depuis qu’Israël a pris il y a deux semaines le contrôle à côté palestinien du poste-frontière de Rafah avec l’Egypte, l’acheminement de l’aide humanitaire est quasiment à l’arrêt, notamment le carburant, indispensable aux hôpitaux et à la logistique humanitaire.

Selon Mme Wosornu, 1,1 million de personnes dans la bande de Gaza font face à des "niveaux de faim catastrophiques".

Avec AFP