Les pays du G7 et leurs alliés ont exprimé vendredi leur " vive inquiétude " face à la coopération militaire croissante entre la Corée du Nord et Moscou, et appelé Pyongyang à cesser ses " transferts d’armes illégaux " vers la Russie pour poursuivre sa guerre contre l’Ukraine.

" Nous sommes profondément inquiets de l’approfondissement de la coopération entre la RPDC [République populaire et démocratique de Corée] et la Russie en violation flagrante des multiples résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ", affirment-ils dans un communiqué publié par l’Italie, qui préside le G7 cette année.

" Nous appelons la RPDC et la Russie à cesser leurs transferts d’armes illégaux ", poursuit le communiqué, également signé par l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et l’Union européenne

Le dernier train de sanctions prises par leurs gouvernements " constitue un effort coordonné pour faire répondre de leurs actes la RPDC et la Russie, et pour faire supporter un coût financier aux acteurs et entités impliqués dans les transferts d’armes illégaux de la RPDC vers la Russie destinés à agresser l’Ukraine ".

" Nos gouvernements sont résolument opposés à ces transferts d’armes constants, que la Russie a utilisés pour bombarder d’importantes infrastructures ukrainiennes, prolongeant les souffrances du peuple ukrainien ", affirme le communiqué.

Missiles balistiques nord-coréens

Selon un rapport du Pentagone publié cette semaine, la Russie emploie des missiles balistiques nord-coréens en Ukraine.

L’Agence de renseignement de la Défense (DIA) des États-Unis a eu recours à de l’imagerie en source ouverte pour confirmer que des débris retrouvés en janvier dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, provenaient d’un missile balistique de courte portée produit en Corée du Nord.

Séoul accuse de son côté Pyongyang d’avoir acheminé des milliers de conteneurs d’armement en Russie au mépris de sanctions des Nations unies visant les deux pays: la Russie pour son invasion de l’Ukraine et la Corée du Nord pour son programme nucléaire.

Kim Yo Jong, la sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et l’une des principales porte-parole du pouvoir, a réfuté et qualifié d' "absurdes " ces accusations en mai, déclarant que Pyongyang n’avait " aucune intention d’exporter ses capacités techniques militaires vers quelque pays que ce soit ".

Des experts soutiennent que la série récente d’essais nord-coréens, notamment de missiles de croisière et d’autres projectiles balistiques, pourrait être liée à l’envoi d’armement à destination des troupes russes en Ukraine.

En mars, Moscou a opposé son veto au Conseil de sécurité de l’ONU, pour dissoudre le système de surveillance des sanctions des Nations unies contre Pyongyang.

En 2023, Kim Jong Un a effectué un rare voyage à l’étranger en se rendant en Russie à l’occasion d’un sommet avec le président russe Vladimir Poutine. Un déplacement du dirigeant russe en Corée du Nord est en préparation, a indiqué le Kremlin en mai à des médias russes.

Avec AFP