Le président américain Joe Biden a appelé jeudi à défendre "liberté" et la "démocratie". "Nous vivons à une époque où, depuis la Seconde Guerre mondiale, la démocratie est plus que jamais menacée dans le monde", a-t-il déclaré dans un discours à l’occasion du 80ᵉ anniversaire du débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944, qui a ouvert la voie à la défaite de l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale.

"L’isolationnisme n’était pas la solution, il y a 80 ans. Il ne l’est pas non plus, aujourd’hui. Les vraies alliances nous rendent plus forts, une leçon que j’espère, les Américains n’oublieront jamais", a ajouté M. Biden, lors d’une cérémonie au cimetière américain de Normandie. Étaient présents notamment le président français Emmanuel Macron, le président d’Ukraine, Volodymyr Zelensky et de vétérans. Aucun responsable russe n’a été invité à la cérémonie.

M. Biden s’est, par ailleurs, engagé à ne jamais abandonner les alliances internationales ou l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie, une pique à l’adresse de son rival à l’élection présidentielle, Donald Trump, qui a publiquement remis en question l’importance d’organisations telles que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

M. Biden a également promis que, sous sa direction, les États-Unis "ne tourneront pas le dos" à l’Ukraine "parce que si nous le faisons, l’Ukraine sera assujettie, et cela ne s’arrêtera pas là". "Les voisins de l’Ukraine seront menacés, toute l’Europe sera menacée", a-t-il martelé, qualifiant le président russe Vladimir Poutine de "tyran déterminé à dominer".

Leçons pour le présent

Emmanuel Macron a lui aussi insisté sur les enseignements du Débarquement en Normandie. "Je remercie le peuple ukrainien pour sa bravoure", a-t-il lancé, alors que les invités ont fait une ovation au président Volodymyr Zelensky. "Nous sommes ici et nous ne faiblirons pas", a-t-il ajouté.

Kiev fait pression sur l’Europe pour qu’elle augmente son soutien militaire, alors que la Russie gagne du terrain et que les inquiétudes concernant l’impact de l’élection de Donald Trump sur ce conflit grandissent.

Au Canada, le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré que la démocratie était "menacée par des agresseurs qui veulent redessiner les frontières".

Les invités d’honneur étaient quelque 180 vétérans, âgés de près de 100 ans, certains dans des fauteuils roulants et enveloppés de couvertures. M. Macron a remis à une dizaine d’entre eux les insignes de la Légion d’honneur.
Volodymyr Zelensky s’est agenouillé devant un des vétérans qui s’était adressé à lui en lui criant "mon héros". "Non, vous êtes notre héros", lui a répondu M. Zelensky.

Lutter contre la tyrannie

Au mémorial britannique de Ver-sur-Mer, surplombant la plage de Gold, l’un des sites de débarquement des troupes britanniques, le roi Charles III a lui aussi appelé "les nations libres à se serrer les coudes pour lutter contre la tyrannie". "Prions qu’un tel sacrifice ne se re produira plus jamais", a-t-il dit.

Deux vétérans n’ont pas pu se rendre en France. William Cameron, un vétéran canadien de 100 ans, avait préparé ses bagages des semaines à l’avance, mais il est décédé juste avant de se rendre en France, alors que Robert Persichitti, 102 ans, des États-Unis, est décédé sur un navire en route vers la cérémonie.

Valérie Leroux et Stuart Williams, AFP