L’administration Biden a mis en garde Israël, au cours des dernières semaines, d’entreprendre une opération au Liban contre le Hezbollah. Une telle opération, même limitée, pourrait entraîner un risque d’escalade avec l’Iran, selon deux responsables américains et un israélien cités par le média américain Axios.

La Maison Blanche a prévenu Tel-Aviv qu’une invasion terrestre au pays du Cèdre, même si elle ne concernait que les zones proches de la frontière, pousserait probablement l’Iran à intervenir, selon Axios. Parmi les scénarios évoqués, l’arrivée en masse de combattants des groupes pro-iraniens de Syrie, d’Irak et même du Yémen, pour renforcer les effectifs du Hezbollah.

Les responsables américains cités par Axios ont aussi insisté sur le fait qu’éviter une guerre totale à la frontière libano-israélienne était un objectif clé de l’administration Biden, dans le cadre de ses efforts pour empêcher une escalade régionale.

Mise en garde de l’ONU

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé, jeudi, à la cessation des hostilités le long de la ligne de démarcation fixée par les Nations unies entre Israël et le Liban, s’inquiétant d’un risque de " conflit plus large aux conséquences dévastatrices pour la région ".

" Alors que les échanges de feu continuent autour de la Ligne bleue, le secrétaire général appelle à nouveau les parties à un cessez-le-feu urgent ", a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué.

" Ces échanges de feu pourraient déclencher un conflit plus large avec des conséquences dévastatrices pour la région ", a-t-il mis en garde.

" Des centaines de vies ont déjà été perdues, des dizaines de milliers de personnes déplacées, des maisons et des moyens de subsistance détruits, des deux côtés de la Ligne bleue. Les incendies de végétation provoqués par les explosions ravagent les communautés et l’environnement ", a-t-il ajouté.

" Opération très intense "

Les échanges de tirs quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah se sont intensifiés ces derniers jours, en pleine guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, dont le Hezbollah est un allié. Les États-Unis et la France ont essayé de trouver une solution diplomatique pour réduire les tensions à la frontière, mais n’ont pas encore progressé.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a affirmé mercredi qu’Israël était " prêt pour une opération très intense " à sa frontière nord, alors que des tirs de roquettes et de drones par le Hezbollah depuis le sud du Liban ont provoqué, en début de semaine, plusieurs incendies dans le nord d’Israël.

Avec AFP