La Roumanie a annoncé, jeudi, l’envoi d’un système de défense antiaérienne Patriot à Kiev afin de l’aider à se protéger contre les frappes russes, répondant ainsi aux appels du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"Devant la nette détérioration de la situation sécuritaire en Ukraine (…), les membres du Conseil supérieur de défense nationale ont décidé, en étroite coordination avec les Alliés, de faire don d’un système Patriot à l’Ukraine", selon un communiqué.

En contrepartie, la Roumanie dit négocier avec ses partenaires de l’Otan, notamment avec les États-Unis, "pour obtenir un système similaire à même d’assurer la protection de son espace aérien et de trouver une solution temporaire".

Il serait "inacceptable de laisser la Roumanie sans moyen de défense aérienne", avait averti le président Klaus Iohannis début mai, à l’occasion d’une rencontre à Washington avec son homologue américain Joe Biden.

Dans un message publié sur X, M. Zelensky s’est dit "reconnaissant" envers la Roumanie.

Kiev plaide pour l’obtention de plus de défenses antiaériennes, notamment pour protéger la région de Kharkiv (nord-est), où la Russie a lancé récemment une nouvelle offensive.

Le système de défense antiaérienne américain Patriot, conçu à partir de 1965 contre les avions ennemis, s’est progressivement imposé dans les forces armées de plusieurs pays de l’Otan.

Mais face aux appels de Kiev, de nombreux alliés sont réticents car ils assurent en avoir besoin pour protéger leurs territoires.

Les États-Unis vont de leur côté envoyer un autre système Patriot, selon des médias américains, citant de hauts responsables civils et militaires anonymes.

Produits par l’américain Raytheon Technologies, les missiles Patriot peuvent atteindre en quelques dizaines de secondes leur cible et la détruire, en la percutant ou en déclenchant leur charge explosive à proximité.

La Roumanie, qui partage une frontière de 650 km avec l’Ukraine, avait acheté, en 2017, sept batteries Patriot pour près de quatre milliards de dollars, une acquisition d’un montant sans précédent pour le pays d’Europe orientale.

Elle en a reçu à ce jour quatre, dont deux sont pleinement opérationnelles.

Avec AFP