À une semaine des législatives, le camp macroniste, mené par Gabriel Attal, promet un changement vers une gouvernance plus collaborative en cas de victoire face au Nouveau Front populaire et au Rassemblement national, dans un paysage politique polarisé.

Promis, il y aura "un changement": à une semaine du premier tour des législatives, le camp macroniste, Gabriel Attal en tête, assure que la gouvernance serait plus collaborative en cas de victoire face au Nouveau Front populaire et aux grands favoris du Rassemblement national.

"Il y aura, quel que soit le résultat, un avant et un après", a martelé dimanche Gabriel Attal sur le plateau du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro, notant que "c’est la première fois depuis plus de 25 ans que les Français votent pour des élections législatives en cours de mandat".

"C’est un choix de gouvernement et de société", a-t-il insisté, dans un paysage politique fortement polarisé autour de trois offres: celle du Rassemblement national et de ses alliés de droite, créditée de 35% à 36% des intentions de vote, selon les sondages du week-end; celle du Nouveau Front populaire (27% à 29,5%); et le camp macroniste, distancé (19,5 à 22%).

Malgré ce rapport de force défavorable, M. Attal croit "évidemment" à la possibilité d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée le 7 juillet, faisant valoir que son bloc est "le plus dynamique dans cette campagne", après n’avoir recueilli que 14,6% des voix aux européennes.

"Le message qui nous a été envoyé" avec les européennes, "c’est aussi évidemment que, dans la méthode, dans la gouvernance, on doit faire mieux (…) en allant chercher des coalitions avec les Français, avec la société civile", a détaillé M. Attal. Une inflexion endossée par Emmanuel Macron qui "a parfaitement compris que dans notre manière de faire, dans la méthode, sur le fond, il fallait un changement", a insisté le Premier ministre.

D’ailleurs, face aux "épreuves", M. Macron lui-même "a changé", a abondé sur LCI la ministre de la Culture, Rachida Dati. Le chef de l’État "sait où il veut aller, où il veut emmener les Français", a-t-elle poursuivi, promettant également, en cas de victoire, "un nouveau projet, une nouvelle gouvernance, une nouvelle vision, une nouvelle forme d’autorité et de fermeté sur tous les sujets".

"Carnage"

Pris en tenaille politique entre l’alliance de gauche et le RN, le camp présidentiel cherche donc une voie de passage.

Avec une tonalité rassembleuse chez le patron d’Horizons, Edouard Philippe, sur France 3, plaidant pour "une base politique plus large" et tendant la main à "ceux qui voudront venir, de la droite conservatrice à la gauche socio-démocrate".

Ou plus offensive face aux adversaires, à l’image de M. Attal avertissant contre "un carnage économique et social" qui se traduirait "par un matraquage fiscal d’un côté ou de l’autre (…) ou une broyeuse à classes moyennes".

"Je crois profondément que le Rassemblement national n’est pas prêt à gouverner", a-t-il poursuivi, en raillant les "conditions suspensives" posées par Jordan Bardella qui réclame une majorité absolue pour entrer à Matignon.

Mais "cette alternance politique, elle doit s’appliquer sur une majorité absolue", a défendu le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, sur France Inter. Car, à défaut, "il y aura des mesures qui ne seront pas applicables immédiatement. Et je ne pense pas que ce soit la volonté du peuple".

Jérémy Marot et Sami Acef, avec AFP