Candidat au second tour de la présidentielle iranienne, l’ultraconservateur Saïd Jalili s’oppose fermement à toute approche de la République islamique avec les pays occidentaux.

Le diplomate de carrière âgé de 58 ans va tenter de rassembler le camp conservateur pour battre le réformateur Massoud Pezeshkian, le candidat surprise de l’élection, lors du second tour le 5 juillet.

Il a obtenu 9,47 millions de suffrages, soit 38%, contre 42% pour son adversaire, au premier tour qui s’est tenu vendredi.

Né le 6 septembre 1965 à Machhad (nord-est) dans une famille pieuse de classe moyenne, Saïd Jalili est surtout connu pour avoir dirigé de 2007 à 2013 les négociations sur le nucléaire iranien.

Il avait alors affiché une image de négociateur inflexible face aux Occidentaux, qui craignent que l’Iran ne se dote de l’arme atomique.

En 2015, Saïd Jalili avait vivement dénoncé l’accord sur le nucléaire iranien conclu sous la présidence du président modéré Hassan Rohani (2013-2021).

Pour lui, cet accord a " violé les lignes rouges " de Téhéran en acceptant des " inspections inhabituelles " des sites nucléaires iraniens.

Les négociations sur le nucléaire sont actuellement dans l’impasse après le retrait unilatéral des Etats-Unis décidé par le président Donald Trump en 2018.

La confiance du Guide suprême

Tout au long de sa carrière, M. Jalili a pu accéder à des postes clés au sein de la République islamique en ayant la confiance du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.

Au début des années 2000, ce diplômé en sciences politiques, dont la thèse portait sur " les affaires étrangères dans la vie du Prophète ", intègre le cabinet du Guide suprême, au sein duquel il est chargé de fournir des rapports dans le domaine stratégique.

Lorsque le populiste Mahmoud Ahmadinejad arrive au pouvoir en 2005, M. Jalili est nommé vice-ministre des Affaires étrangères pour l’Europe et l’Amérique du Sud.

Il est actuellement l’un des deux représentants de l’ayatollah Khamenei au Conseil suprême de sécurité nationale, la plus haute instance sécuritaire du pays.

Sur le plan électoral, il s’est présenté à la présidentielle de 2013, où il a terminé troisième avec 11% des voix. En 2017, puis en 2021, il s’est retiré de la course en soutenant Ebrahim Raïssi.

Avec AFP