Les pays membres de l’Otan ont annoncé, mercredi, avoir commencé à transférer des avions de combat F-16 à l’Ukraine, leurs dirigeants réunis à Washington tentant de surmonter les incertitudes politiques qui entourent ce sommet historique.

Ces appareils "rapprochent d’une paix juste et durable", s’est félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky, présent dans la capitale américaine.

Les F-16, en provenance du Danemark et des Pays-Bas, "voleront dans le ciel ukrainien cet été", a précisé le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

La Maison-Blanche a, de son côté, ajouté que la Belgique et la Norvège s’étaient engagées à fournir d’autres appareils à l’Ukraine, qui fait face à un barrage croissant de missiles russes.

"La Russie ne gagnera pas", a promis avec force Joe Biden, 81 ans, dans un discours très attendu mardi après les interrogations sur sa capacité à défendre les couleurs du camp démocrate, à quatre mois de l’élection présidentielle américaine.

Plus de deux ans après l’invasion russe de l’Ukraine, ce soutien ne "va pas de soi", a tenu à rappeler, mardi soir, le secrétaire général sortant de l’Otan, Jens Stoltenberg, lors d’une cérémonie dans l’auditorium où a été signé il y a 75 ans le Traité de l’Atlantique fondant l’organisation du même nom.

L’Ukraine souhaite recevoir une invitation formelle à rejoindre l’Otan, mais devra encore attendre face à l’opposition de plusieurs pays, dont les États-Unis.

Mais les membres de l’organisation sont d’accord pour reconnaître que l’Ukraine est sur une "voie irréversible" vers son adhésion à l’Alliance atlantique, ont affirmé des diplomates. Et, selon le chancelier allemand Olaf Scholz, les décisions prises par l’Otan "procurent à l’Ukraine la clarté dont elle a besoin".

Le sommet de Washington intervient dans un climat d’incertitude politique aux États-Unis, où le président Biden fait face à une fronde d’élus démocrates le sommant d’abandonner la course à un second mandat en novembre face à Donald Trump.

L’ombre de l’ancien président républicain, qui s’est souvent montré critique de l’Otan et dont certains propos ont semblé fragiliser le principe d’assistance mutuelle prévu par l’article 5 du traité, plane sur le sommet.

"Je m’attends à ce que, quel que soit le résultat des élections, les États-Unis restent un allié solide et loyal de l’Otan", a toutefois déclaré mercredi M. Stoltenberg.

Donald Trump ne s’est pas privé de commenter ce sommet en assurant mardi que sans lui, "il n’y aurait probablement plus d’Otan maintenant". Il a ainsi mis à son crédit les engagements pris par les Européens à dépenser plus pour leur défense.

Outre un Conseil de l’Atlantique Nord, les dirigeants doivent participer à un dîner dans la soirée, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense faisant de même de leur côté.

Avec AFP