Une frappe israélienne sur une école à Deir al-Balah a fait 30 morts samedi, et une opération à Khan Younès a tué 170 Palestiniens en six jours, selon des sources dans la bande de Gaza au 10e mois de la guerre.

"L’école Khadija, qui abritait une unité médicale de fortune dans la région de Deir al-Balah, a été ciblée par une frappe qui a fait 30 martyrs et plus de 100 blessés", selon le ministère de la Santé à Gaza.

L’armée israélienne a indiqué avoir mené une opération dans cette école de Deir al-Balah, située dans le centre de la bande de Gaza, en ciblant les "terroristes" qui y opéraient.

Dans le sud du territoire palestinien, environ 170 Palestiniens ont été tués et des centaines blessés depuis le début, lundi, d’une nouvelle opération israélienne à Khan Younès, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Appels à une solution politique et condamnations

L’attaque a incité le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, à appeler à une "solution politique" pour mettre fin à la "folie" à Gaza.

"Un cessez-le-feu doit avoir lieu maintenant. Le droit international humanitaire doit être respecté. L’aide humanitaire aux civils doit être délivrée à grande échelle. Seule une solution politique mettra fin à cette folie", a déclaré Borrell dans un message sur X, anciennement Twitter.

Dans un autre message, il a déclaré : "Encore une attaque contre une école utilisée comme abri pour les personnes déplacées internes à Khan Younes… En même temps, une population déjà très fragile est constamment invitée à se relocaliser, sans fin en vue."

Le Premier ministre irlandais Simon Harris a lui aussi dénoncé cette attaque la qualifiant d’"inhumaine et méprisable".

Cette attaque menée par l’armée israélienne est "une nouvelle démonstration d’une violence brutale, excessive", a déclaré le chef du gouvernement centriste dans un communiqué.

"Cibler une zone peuplée de familles déplacées est inhumain et méprisable", a-t-il ajouté, estimant qu’Israël continue d’utiliser une force " disproportionnée" dans une guerre qui fait un nombre de morts et de blessés civils "inacceptable, particulièrement chez les enfants".

Négociations attendues dimanche

Selon l’ONU, le territoire palestinien, où les quelque 2,4 millions d’habitants sont assiégés par Israël depuis le 9 octobre, est menacé de famine.

"Je suis forcée de voir mon enfant mourir de faim": Muhannad Hadi, coordinateur humanitaire de l’ONU pour le Moyen-Orient, s’est fait le porte-voix des femmes et des enfants de Gaza devant le Conseil de sécurité vendredi, décrivant une situation qui "nous hantera tous" pendant des générations. Il a évoqué la détresse des Palestiniens rencontrés le 9 juillet à Deir al-Balah.

Après l’échec de multiples négociations sur une trêve associée à une libération d’otages, une réunion de représentants des médiateurs – Égypte, États-Unis, Qatar – avec le chef des renseignements israéliens est prévue dimanche à Rome, selon Al-Qahera News, média proche du renseignement égyptien.

Avec AFP