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Le Parti travailliste britannique est resté à la marge pendant 14 ans. Cette période difficile pour le parti et ses partisans a été marquée par plusieurs changements de structure et de leadership, jusqu’à ce que Keir Starmer, l’actuel leader du parti, prenne les rênes de la campagne électorale, assurant ainsi la victoire et son élection au poste de Premier ministre. À l’heure actuelle, beaucoup de questions se posent sur les politiques futures à adopter par le parti et le nouveau Premier ministre britannique, à la lumière des grands changements que traversent la Grande-Bretagne et le reste du monde.

Le Royaume-Uni est récemment sorti de l’Union européenne, un mouvement historique que beaucoup ont perçu comme une régression pour les deux entités. Après tout, le Royaume-Uni a une influence historique significative sur les plans économique et politique: sa participation à la Seconde Guerre mondiale aux côtés des États-Unis et de l’Union soviétique a contribué à la victoire contre le nazisme et le fascisme et profondément changé le visage du continent européen.

Le nouveau cabinet britannique a promis à ses citoyens une "décennie de renouveau national", le Parti travailliste ayant sévèrement critiqué son rival conservateur pour ses politiques internes et étrangères – politiques que l’ancien parti s’est engagé à changer, en redonnant vie au concept intemporel de "justice sociale". Le parti prévoit également d’adopter une nouvelle politique étrangère, parfois différente de celle vantée par le cabinet précédent.

De tout temps, le Royaume-Uni perçoit les États-Unis comme un "allié stratégique indispensable". En fait, cette position fait partie intégrante de la politique étrangère de la Grande-Bretagne, au point que certains analystes parlent même d’un "alignement" quasi total entre Washington et Londres sur un certain nombre de dossiers internationaux, ce dernier étant devenu un suiveur du premier, avec peu de différences entre les deux sur le plan diplomatique.

Un bon exemple serait la guerre en Irak (2003) menée par l’ancien président américain George W. Bush et l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, sans aucune couverture du Conseil de sécurité. Le motif, à l’époque, était la présumée présence en Irak d’armes de destruction massive, ce qui s’est avéré faux. Le conflit a entraîné une opposition considérable dans le monde entier: des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues pour exprimer leur mécontentement, en vain.

La Grande-Bretagne fait maintenant face à une nouvelle réalité; son nouveau cabinet prévoit d’accroître son influence à l’international par de nouvelles politiques, en remodelant sa relation avec l’Europe. Bien que, pour le moment, le Royaume-Uni n’envisage pas un retour à un marché unifié et une libre circulation des personnes en Europe, il demeure néanmoins prêt à négocier des questions procédurales avec les Européens, y compris la reconfiguration des barrières commerciales et la limitation des mesures de recherche douanières. Ceci dit, la priorité absolue de Londres est de renforcer la coordination en matière de sécurité avec l’Europe, tout en développant les relations bilatérales avec la France et l’Allemagne.

Si le nouveau gouvernement n’envisage pas de revoir ses relations avec l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan), qu’il considère comme cruciales pour la sécurité européenne, il devrait, par ailleurs, plaider en faveur de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, en accord avec la position résolue du Royaume-Uni, qui rejette la guerre et insiste sur la reddition des comptes de la Russie.

Au Moyen-Orient, malgré son soutien à Israël depuis le 7 octobre, la Grande-Bretagne se prononce actuellement en faveur d’un cessez-le-feu et de la libération des otages. Le Parti travailliste britannique est même allé jusqu’à déclarer sa volonté de reconnaître l’État palestinien et les droits légitimes de son peuple (si seulement il avait pris une telle initiative avant la Déclaration Balfour), en échange bien sûr de la sécurité d’Israël.

En ce qui concerne la Chine, le Royaume-Uni a apparemment adopté la politique de "l’ambiguïté stratégique délibérée", avec le slogan "Coopérer si possible, concurrencer s’il y a lieu et défier s’il le faut".

De toute évidence, le nouveau cabinet britannique a d’énormes défis à relever en interne, comme la lutte contre l’extrémisme et l’islamophobie et les problèmes posés par l’immigration. Les problèmes rencontrés sont également de nature sociale et économique, et la menace qu’ils constituent est croissante. Néanmoins, le plus grand défi réside dans la mise en œuvre du changement.

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