Les chances de sauver l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien se réduisent et " l’heure de vérité " est arrivée pour Téhéran, a prévenu samedi le chancelier allemand Olaf Scholz, affirmant que son pays n’accepterait jamais un Iran doté de l’arme nucléaire.

" Nous avons une chance d’arriver à un accord qui permettra la levée des sanctions " contre l’Iran, a estimé M. Scholz lors d’un discours à la Conférence sur la sécurité de Munich.

" Mais si nous n’y arrivons pas rapidement, alors les négociations risquent d’échouer ", a-t-il mis en garde.

" Les dirigeants iraniens ont le choix. L’heure de vérité est arrivée " pour eux, a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis ont fait état jeudi de " progrès substantiels " lors des négociations de Vienne pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien, jugeant une entente possible " dans les prochains jours " si l’Iran " fait preuve de sérieux ".

" Nous sommes très sérieux " et " prêts à conclure un bon accord le plus tôt possible mais à condition que les autres parties prennent les décisions nécessaires " , a répliqué le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian, également présent à la conférence de Munich.

Il a réitéré notamment une demande des autorités iraniennes appelant à une " garantie " que l’accord serait bien " mis en oeuvre ", alors que plane la menace qu’une alternance politique américaine vienne à nouveau le remettre en cause.

" Les Occidentaux doivent faire preuve de flexibilité car la balle est dans leur camp. S’ils ne font pas d’efforts dans ce sens, c’est eux qui seront blâmés pour l’éventuel échec des pourparlers ", a ajouté Hossein Amir-Abdollahian.

" Nous sommes pressés d’arriver à un bon accord. C’est mieux pour nous que les sanctions économiques soient levées aujourd’hui plutôt que demain (..) L’Iran a montré beaucoup de flexibilité pour que les négociations aboutissent ", a-t-il insisté.

Les pourparlers de Vienne visent à sauver l’accord de 2015 qui avait permis la levée de sanctions économiques internationales contre l’Iran en échange de strictes limitations à son programme nucléaire censées l’empêcher de se doter de la bombe atomique.

Les Etats-Unis ont quitté l’accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump, qui le jugeait insuffisant, et ont rétabli leurs sanctions. En riposte, Téhéran s’est largement affranchi des restrictions à ses activités nucléaires.

Les négociations se déroulent désormais entre signataires encore membres de l’accord (Chine, Russie, France, Allemagne, Royaume-Uni et Iran), avec la participation indirecte des Etats-Unis qui ne négocient pas face-à-face avec Téhéran.

Aujourd’hui, nombre d’experts estiment que l’Iran n’est plus qu’à une poignée de semaines d’avoir assez de matière fissile pour fabriquer une arme nucléaire – même s’il faut encore plusieurs étapes complexes pour arriver à la bombe elle-même.

" Un armement atomique de l’Iran est pour nous inacceptable ", a réitéré M. Scholz. " Aussi parce que la sécurité d’Israël n’est pas négociable ", a-t-il ajouté.

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