Écoutez l’article

Le président français, Emmanuel Macron, a tenu des consultations avec les différents partis et groupes parlementaires, vendredi et lundi, pour tenter de désigner un nouveau Premier ministre. Ces consultations se sont terminées lundi soir, avec la décision du chef de l’État d’exclure la formation d’un gouvernement du Nouveau Front populaire(NFP). De nouvelles discussions ont repris mardi, mais sans la participation du Rassemblement national (RN) et de La France insoumise (LFI).

Cela fait maintenant 42 jours que le gouvernement dirigé par le Premier ministre français, Gabriel Attal, a démissionné et se contente d’expédier les affaires courantes, établissant ainsi un record depuis l’après-guerre. Bien que les Jeux olympiques de Paris aient apporté une certaine joie et légèreté dans les rues de la capitale et à travers le pays, les problèmes politiques demeurent pressants. La France se rapproche rapidement de moments cruciaux, notamment la rentrée scolaire et l’adoption du budget annuel.

Pour tenter de sortir de cette impasse politique, le président Emmanuel Macron a convoqué les chefs de file et présidents des différents partis et groupes parlementaires à l’Élysée pour des consultations en vue de nommer un nouveau chef du gouvernement. Ces consultations ont eu lieu vendredi et lundi derniers.

Le Nouveau Front populaire (NFP), qui a remporté les élections législatives sans obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale, a été reçu en premier, vendredi. Leur candidate pour Matignon, Lucie Castets, avait exigé une réponse avant mardi, après leur rendez-vous avec le président.

La réponse a été communiquée dès lundi soir et a été mal accueillie par le NFP. Dans un communiqué de l’Élysée, Emmanuel Macron a exclu la formation d’un gouvernement basé uniquement sur le programme et les partis du Nouveau Front populaire, en invoquant la nécessité de garantir la "stabilité institutionnelle". Un tel exécutif "serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale", et "la stabilité institutionnelle de notre pays impose donc de ne pas retenir cette option", a précisé la présidence française.

 

Dans le même temps, le chef de l’État a appelé "tous les responsables politiques à se montrer à la hauteur des circonstances en faisant preuve d’esprit de responsabilité" et a exhorté les socialistes, les communistes et les écologistes à "coopérer avec les autres forces politiques".

Colère de la gauche et nouvelles consultations

Ce communiqué a provoqué la colère du Nouveau Front populaire (NFP), qui revendique toujours Matignon. Ses représentants, dont le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, ainsi que Lucie Castets elle-même, ont vivement critiqué la décision, ce mardi, dans diverses rédactions. Au micro de France Inter, Lucie Castets a déclaré que " la démocratie ne signifie rien aux yeux du président Macron". De son côté, Fabien Roussel, le leader du Parti communiste français, a promis: "Nous allons nous battre".

Comme l’a indiqué le communiqué de la présidence française lundi soir, de nouvelles consultations se sont tenues à l’Élysée ce mardi. Le Rassemblement national (RN), qui a accusé le président de "semer le chaos", comme l’a affirmé son vice-président, Sébastien Chenu, mardi matin sur TF1, ainsi que la France insoumise (LFI) n’ont pas été conviés à ces consultations. Le parti de Jean-Luc Mélenchon et ses alliés au sein du Nouveau Front populaire (NFP) avaient de toute façon rejeté cette invitation à la suite du communiqué de l’Élysée.

Les représentants des Républicains (LR) doivent quant à eux être reçus mercredi, comme l’a indiqué la députée Annie Genevard à l’AFP.

La présidence française n’a pas fourni d’indications sur les "personnalités se distinguant par leur expérience du service de l’État et de la République" qu’Emmanuel Macron souhaite rencontrer. Cependant, selon les informations du Monde, les anciens présidents français François Hollande et Nicolas Sarkozy devraient être reçus ce mardi à l’Élysée.

Gagner encore plus de temps?

Si aucune décision n’est prise dans les heures ou les jours prochains, le président Emmanuel Macron pourrait être tenté de gagner un peu plus de temps avec les Jeux paralympiques, qui doivent s’ouvrir mercredi et se dérouler jusqu’au dimanche 8 septembre, espérant une trêve similaire à celle observée durant les JO.

De leur côté, la France insoumise et plusieurs syndicats étudiants ont décidé de ne pas attendre la fin des Jeux paralympiques et ont déjà appelé à une grande manifestation contre "le coup de force de Macron". De quoi mettre une pression maximale sur l’exécutif.

D’autant que la rentrée scolaire doit avoir lieu début septembre… une rentrée qui promet d’être très perturbée en France si la crise politique que connait le pays ne s’apaise pas. Le budget pour l’année doit par ailleurs être présenté le 1er octobre à l’Assemblée nationale.

Avec AFP

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !