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Alors que le président français Emmanuel Macron cherche toujours le profil idéal pour occuper le poste de Premier ministre, la liste de candidats ne cesse de s’allonger.

Bernard Cazeneuve, un "retour en arrière" pour Macron?

Né en 1963 à Senlis, Bernard Cazeneuve est un vétéran de la scène politique française. Ancien avocat, il entre en politique en 1997 en devenant député de la Manche. Au fil des ans, il s’est imposé comme un acteur clé des gouvernements successifs du président français François Hollande (2012-2017), occupant plusieurs postes à responsabilité.

En tant que ministre de l’Intérieur de 2014 à 2016, M. Cazeneuve a notamment été confronté à des événements marquants, dont les attentats de janvier et de novembre 2015. Sa gestion de ces crises s’est faite par un renforcement significatif des mesures de sécurité dans le pays.

Auparavant, il a également été ministre délégué aux Affaires européennes et a participé aux négociations sur les politiques européennes. Son passage au ministère des Finances, bien que plus court, a été marqué par des réformes visant à moderniser la fiscalité.

M. Cazeneuve a terminé son mandat en tant que Premier ministre, succédant à Manuel Valls en décembre 2016, poste qu’il occupe jusqu’à la fin du quinquennat en mai 2017. Il a depuis choisi de se retirer de la vie politique active, mais reste une personnalité respectée, régulièrement consultée sur des sujets d’actualité.

C’est lundi matin que M. Macron a reçu M. Cazeneuve ("le seul homme de gauche qui s’est battu contre le Front populaire" selon le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure) à l’Élysée dans le cadre de ses consultations sur la nomination d’un nouveau Premier ministre.

Toutefois, pour un président qui est entré en fonction en 2017 en promettant un changement radical dans la manière dont la France est gouvernée, la nomination d’un ancien Premier ministre d’une administration précédente pourrait être perçue comme un retour en arrière négatif de la part de M. Macron.

Lucie Castets, énarque et technocrate

Cependant, les partisans de La France insoumise continuent d’affirmer qu’ils censureront tout autre Premier ministre que Lucie Castets.

En juillet, Lucie Castets a été désignée par le Nouveau front populaire (NFP) comme leur candidate au poste de Premier ministre de la France, au lendemain des élections législatives de 2024 où le NFP a obtenu le plus grand nombre de sièges, mais pas la majorité.

Administratrice de l’État, Lucie Castets, âgée de 37 ans et originaire de Caen, est diplômée de l’École nationale d’administration.

En 2014, elle rejoint le ministère de l’Économie et des Finances à la direction générale du Trésor. Plus tard, elle prend la direction du département international de la cellule française de renseignement financier.

En septembre 2020, elle devient conseillère en finances et budget pour la Ville de Paris, avant d’être nommée directrice des finances et des achats de la Ville en octobre 2023.

Après sa nomination, Lucie Castets a déclaré que ses priorités politiques sont l’annulation de la réforme des retraites de M. Macron, une réforme fiscale pour que "tous paient leur juste part" et "l’amélioration du pouvoir d’achat" par l’augmentation des salaires et des prestations sociales.

Thierry Beaudet, l’inconnu

Le nom de Thierry Beaudet (à ne pas confondre avec Thierry Baudet, un complotiste auto-proclamé et politicien néerlandais d’extrême-droite), président du Conseil économique, social et environnemental, a commencé à circuler depuis lundi matin.

M. Beaudet, issu de la société civile, enseignant de formation et sans expérience politique, a été reçu à deux reprises par Emmanuel Macron à l’Élysée dans le cadre de ses consultations, selon une source proche des milieux économiques, avant d’être rapidement présenté comme le futur locataire de Matignon.

Face à cette notoriété soudaine, l’ancien patron de la Mutualité française est mutique, refusant de confirmer ou démentir son ambition de devenir Premier ministre. Ni sa volonté d’opérer une mue politique, après une carrière dans l’ombre.

Xavier Bertrand: un air de déjà-vu

Pour ajouter à l’incertitude potentielle, M. Macron s’est également entretenu, lundi dans l’après-midi, avec Xavier Bertrand, chef de la région de droite des Hauts-de-France et ancien ministre.

Né en 1965, M. Bertrand a été ministre de la Santé de 2005 à 2007 dans le gouvernement de Dominique de Villepin sous la présidence de Jacques Chirac, puis ministre du Travail, des Relations sociales, de la Solidarité et de la Famille, de 2007 à 2009, et ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé de 2010 à 2012.

Il a également joué un rôle de premier plan dans la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Ce dernier a fait l’éloge de M. Bertrand lundi en disant qu’il représentait "un bon choix" pour la droite, même si le Rassemblement national a déclaré son opposition ferme à une éventuelle nomination à Matignon d’un Xavier Bertrand "qui n’a pas de colonne vertébrale", selon le député Sébastien Chenu.

Mais même si un Premier ministre était nommé, gouverner la France quand aucun parti n’a la majorité absolue reste un travail herculéen.

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