Le Royaume hachémite a accentué sa pression sur les ressortissants syriens depuis la normalisation de ses relations avec le régime Assad, en fermant notamment le site d’information Syria Direct.


Les autorités jordaniennes ont arrêté mercredi un journaliste syrien d’opposition ainsi que trois autres Syriens à Amman, ont rapporté plusieurs sources médiatiques arabes.

Ibrahim Awad a été arrêté par les forces de sécurité qui ont pris d’assaut son domicile dans le quartier de Souq Al-Sultan, situé dans la capitale, et ont confisqué son ordinateur portable, son téléphone et d’autres équipements, a annoncé vendredi le magazine en ligne syrien Al-Qabdah.

Le journaliste d’opposition a quitté la Syrie pour la Jordanie en 2014. Avant son arrestation, il a annoncé dans une vidéo diffusée en direct sur Facebook qu’il réaliserait une émission télévisée sur l’influence iranienne dans la province de Deraa et dans le monde arabe. Le journaliste, originaire de la ville de Muzairab dans la province de Deraa, a ensuite été transporté dans le camp de réfugiés d’Azraq et risque désormais d’être remis au régime syrien.

Deux des autres personnes détenues par les autorités jordaniennes ont été identifiées par les sites d’information syriens comme étant Mohammed Tuqtuq et Abu Qasem Al-Zoubani, anciens commandants de l’Armée syrienne libre. L’identité du troisième est inconnue.

Une site d’opposition fermé

La Jordanie et le régime syrien ont entrepris ces dernières semaines un processus de normalisation de leurs relations. Signe de ce réchauffement diplomatique, les autorités jordaniennes ont procédé à la fermeture du site syrien d’opposition Syria Direct, le 22 juillet dernier. Les responsables espèrent reprendre du service dès que possible en relocalisant leur média à Berlin. D’autres ressortissants syriens ont été arrêtés ces derniers mois.

Le magazine Al-Qabdah qui a réussi à contacter Ibrahim Awad en détention a rapporté ses propos : " Les renseignements jordaniens ne m’ont donné aucun motif au sujet de mon arrestation. Ils m’ont emmené en voiture au Camp d’Azraq ". Il a ajouté que les forces de sécurité l’avaient agressé physiquement.