À la suite de l’ attaque de Tel Aviv, l’armée israélienne s’est déployé dans le camp palestinien de Jénine, d’où était originaire l’un des responsables de l’attentat, Raëd Hazem, qui a été abattu. Des échanges de tirs ont eu lieu dans le camp, causant 12 blessés et un mort, tandis que la résidence familiale de Raëd Hazem a été détruite. Une opération qualifiée de " destruction punitive ", alors que le Premier ministre israélien Naftali Bennett avait donné " carte blanche " à l’armée israélienne pour rétablir l’ordre. 

La sœur du Palestinien Ahmed al-Saadi, qui a été tué lors d’affrontements avec les forces israéliennes, s’évanouit lors des funérailles dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine en Cisjordanie occupée, le 9 avril. 2022. (AFP)
Un cocktail molotov est lancé sur un véhicule militaire israélien lors d’affrontements dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine en Cisjordanie occupée le 9 avril 2022. (AFP)
Des véhicules militaires israéliens circulent lors d’affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, en Cisjordanie occupée, le 9 avril 2022. (AFP)

L’armée israélienne a mené samedi matin une opération dans le camp palestinien de Jénine, d’où est originaire l’auteur de l’attaque meurtrière jeudi à Tel-Aviv, donnant lieu à d’intenses échanges de tirs qui ont fait un mort et de nombreux blessés.

Un Palestinien, Ahmed al-Saadi, âgé de 25 ans, est décédé lors de ces affrontements, ont indiqué des responsables palestiniens. Selon des sources locales, il était membre du Jihad Islamique, principal groupe islamiste armé palestinien après le Hamas et qui dispose de plusieurs combattants dans le camp de Jénine, un bastion des factions armées palestiniennes en Cisjordanie occupée.

Le Croissant-Rouge palestinien a aussi fait état de 12 blessés palestiniens, dont plusieurs par balle, lors de l’opération de l’armée israélienne qui s’est terminée à la mi-journée.

" Des assaillants armés tirent sur les forces armées et sur la police des frontières menant une opération de contreterrorisme dans le camp de réfugiés de Jénine (…) En réponse, les troupes tirent en direction des assaillants ", avait indiqué l’armée israélienne qui n’a fait état d’aucun blessé dans ses rangs.

Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, avait donné carte blanche vendredi aux forces de sécurité pour " vaincre " une nouvelle vague de " terreur " en Israël, après l’attaque armée jeudi soir en plein centre de Tel-Aviv, qui a fait trois morts, tous Israéliens, et une dizaine de blessés. " Quiconque a aidé (l’assaillant), indirectement ou directement, en paiera le prix ", avait averti M. Bennett, ordonnant par ailleurs la fermeture du point de passage de Jalameh reliant la région de Jénine à Israël, afin de réduire la " possibilité de mouvement vers et à partir " de ce secteur.

L’attaque de Tel-Aviv avait été saluée par le Jihad Islamique et le Hamas, mais condamnée par le président palestinien Mahmoud Abbas, qui est aussi le chef du parti laïc Fatah.

Une opération de " destruction punitive " 

A la suite d’une chasse à l’homme dans les rues de la métropole israélienne, les forces de sécurité avaient localisé et abattu dans un échange de tirs l’assaillant, Raëd Hazem, 28 ans, un Palestinien " sans affiliation connue " à une faction armée, selon le renseignement israélien et originaire de Jénine en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Des sources palestiniennes ont confirmé que le père de M. Hazem est un officier à la retraite des forces de sécurité palestiniennes. Et selon la presse israélienne, Israël a demandé aux Etats-Unis de faire pression sur l’Autorité palestinienne afin de cesser le versement de sa pension.

Dans un discours vendredi à Jénine, le père avait défendu l’attaque de son fils et invité des jeunes à " détruire les sionistes ". Samedi, des sources locales à Jénine soupçonnaient l’armée israélienne d’avoir mené l’opération pour tenter entre autres d’arrêter le père de Raëd Hazem.

Selon une source sécuritaire israélienne, le but de l’opération de samedi était avant tout de localiser et de prendre les mesures de la résidence familiale afin de la détruire, comme le veut la politique de " destruction punitive " des maisons de Palestiniens ayant commis des attentats anti-israéliens.

Cette opération à Jénine est la deuxième en environ une semaine pour les forces israéliennes. Après l’attaque fatale à cinq personnes la semaine dernière à Bnei Brak, ville juive ultra-orthodoxe dans la banlieue de Tel-Aviv, l’armée israélienne avait effectué un raid dans ce secteur d’où était aussi originaire l’assaillant.

Le camp de Jénine a été au coeur d’intenses affrontements pendant la Seconde intifada, soulèvement palestinien du début des années 2000.

Après des attentats meurtriers anti-israéliens il y a presque 20 ans jour pour jour, l’armée avait lancé une offensive de grande envergure à Jénine, au cours de laquelle 53 Palestiniens, des civils pour plus de la moitié, et 23 soldats israéliens avaient été tués en dix jours d’intenses combats.

Avec AFP