Une attaque terroriste a frappé une école pour garçons dans un quartier de Kaboul, faisant six morts et 11 blessés, selon un bilan préliminaire. Peuplé de la minorité chiite Hazara, le quartier de Dasht-e-Barchi a été à plusieurs reprises dans le passé touché par des attaques revendiquées par le groupe État Islamique-Khorassan (Daech au Khorassan), qui considère ses habitants comme des hérétiques. Une tragédie qui rencontre l’indifférence des Talibans, qui mettent en œuvre une politique de répression et de discrimination vis-à-vis de la communauté chiite du pays, qui représente pourtant près de 20 % de sa population. 

 

Au moins six personnes ont été tuées dans deux explosions ayant frappé mardi une école pour garçons d’un quartier de Kaboul largement peuplé par des membres de la minorité chiite hazara, et déjà plusieurs fois visé par le passé. Deux bombes artisanales ont explosé devant l’école Abdul Rahim Shahid, située dans le quartier de Dasht-e-Barchi, dans l’ouest de la capitale, faisant six morts et 11 blessés, selon un bilan " préliminaire ", a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police de Kaboul, Khalid Zadran.

Une troisième déflagration s’est produite dans un centre de formation en langue anglaise dans le même quartier, a-t-il ajouté, sans dire si elle avait aussi été causée par un engin explosif. Dasht-e-Barchi abrite de nombreux membres de la minorité hazara, marginalisée depuis des siècles et régulièrement persécutée dans ce pays à majorité sunnite. Le quartier a souvent été ciblé par le passé par le groupe État islamique (EI).

Les explosions sont survenues au moment où les élèves sortaient de classe en milieu de matinée, a raconté à l’AFP un témoin, qui a requis l’anonymat. D’atroces images circulant sur les réseaux sociaux montraient plusieurs corps allongés sur le sol à l’entrée de l’enceinte, au milieu de flaques de sang, de livres calcinés et de sacs d’école éparpillés. Des victimes ont été emmenées à l’hôpital, mais les talibans empêchaient les journalistes de s’en approcher.

Des attaques, essentiellement revendiquées par l’État islamique-Khorasan (EI-K), la branche régionale de Daech, surviennent encore continuellement dans le pays malgré la prise de pouvoir des Talibans sur l’ensemble du territoire.

Hérétiques

Dasht-e-Barchi a été frappé ces dernières années et depuis le retour au pouvoir des talibans par plusieurs attaques revendiquées par l’EI-K, qui considère les hazaras comme hérétiques.

En mai 2021, une série d’explosions s’était produite devant un établissement scolaire pour filles de ce quartier, faisant 85 morts, en majorité des lycéennes, et plus de 300 blessés. Dans ce même quartier, en mai 2020, un groupe d’hommes armés avait attaqué en plein jour une maternité soutenue par Médecins sans frontières, tuant 25 personnes, dont 16 mères, certaines sur le point d’accoucher. Cet attentat n’avait pas été revendiqué, mais les Etats-Unis avaient accusé l’EI d’en être responsable. Des attaques de moindre ampleur, revendiquées par l’EI-K, ont encore eu lieu à Dasht-e-Barchi en novembre et décembre 2021.

Les talibans eux-mêmes s’en sont souvent pris dans le passé aux chiites afghans, membres de la communauté hazara, qui représente entre 10 et 20% de la population afghane (environ 40 millions d’habitants). Les talibans tentent de minimiser la menace de l’EI-K et mènent une lutte sans pitié contre le groupe, qu’ils combattent depuis des années. Ils ont multiplié les raids, notamment dans la province orientale de Nangharar, et arrêté des centaines d’hommes accusés d’en faire partie.

Ils assurent maintenant avoir vaincu l’EI-K, mais, les analystes estiment que le groupe extrémiste constitue toujours le principal défi sécuritaire pour le nouveau pouvoir afghan.

Avec AFP

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