En Irlande du Nord, les élections de l’assemblée locale donnent pour l’heure une très large avance au parti nationaliste Sinn Féin, qui appelle à la réunification avec le reste de l’Irlande. Le dépouillement du scrutin se poursuit, le parti ayant déjà obtenu 23 des 28 sièges nécessaires pour briguer le poste de Premier ministre local. Parmi ses revendications, Sinn Fein appelle à un accord douanier permettant de garantir la libre circulation des personnes et biens entre les deux Irlande, mis en péril suite au Brexit. 

Le Sinn Féin aux portes d’une victoire historique : les premiers résultats du long dépouillement des bulletins de votes qui a repris samedi pour l’assemblée locale en Irlande du Nord donnent jusqu’ici une nette avance au parti nationaliste, un tournant à même de refaçonner le Royaume-Uni. Leparti nationaliste Sinn Fein, partisan d’une réunification de toute l’Irlande, a promis samedi une " nouvelle ère ", malgré le risque de paralysie politique.

Alors que l’attente est de mise dans la province britannique marquée par des décennies d’instabilité, le verdict des urnes est tombé pour les élections locales dans le reste du Royaume-Uni. Le Parti conservateur du Premier ministre Boris Johnson essuie un sévère revers, miné par le " partygate " et l’envolée des prix, affaiblissant sa position à la tête du gouvernement.

En Irlande du Nord, où sont renouvelés les 90 élus de l’assemblée locale de Stormont, , des résultats presque définitifs donnent plusieurs sièges d’avance au Sinn Fein face à son rival unioniste DUP, fidèle à la couronne britannique. A Belfast, le décompte donne jusqu’ici au Sinn Fein 27 des 88 sièges déclarés, contre 24 pour le DUP. Il a aussi obtenu le plus de votes de première préférence (29% contre 21,3%).

Le leader du DUP, Jeffrey Donaldson, a reconnu sur Sky News que le Sinn Fein était sur le point de devenir le nouveau parti dominant à l’Assemblée.

Une élection du " vrai changement " 

L’ex-vitrine politique de l’organisation paramilitaire Armée républicaine irlandaise (IRA) a déjà obtenu le plus de votes de première préférence, (29% contre 21,3% pour le DUP), se hissant au rang de première formation nord-irlandaise. Si cette avance se confirmait en sièges, ce serait la première fois que ce parti arriverait en tête de l’Assemblée locale en cent ans d’histoire de la province britannique, sous tensions depuis le Brexit.

Réélue, la vice-présidente du Sinn Féin Michelle O’Neill a évoqué une " élection du vrai changement ". Une victoire la propulserait au poste de cheffe du gouvernement local, qui doit être dirigé conjointement par nationalistes et unionistes en vertu de l’accord de paix de 1998.

Elle amorcerait une possible redéfinition du Royaume-Uni, même si la formation a relégué la revendication de réunification au second plan au profit des questions sociales et que les pourparlers pour la formation d’un gouvernement s’annoncent difficiles, avec un risque de paralysie politique. Le DUP conditionne sa participation à un nouvel exécutif à " une action décisive " du gouvernement de Londres face aux contrôles douaniers post-Brexit menaçant selon eux la place de la province au sein du Royaume-Uni.

" Le succès du Sinn Fein profite de la faiblesse de l’unionisme, à une période de changement véritable pour le Royaume-Uni après le Brexit. Il ne représente pas un changement radical des opinions en Irlande du Nord en faveur de la réunification ", analyse pour l’AFP Katy Hayward, politologue à la Queen’s University de Belfast. Elle note aussi une fracturation du vote unioniste et la progression du parti centriste Alliance.

Une véritable reconfiguration politique en Grande-Bretagne 

Ailleurs dans le pays, le Parti conservateur de Boris Johnson accuse le coup après la perte de centaines de sièges et d’une dizaine de conseils au profit des travaillistes, qui ont symboliquement ravi à Londres trois bastions tories, et de plus petits partis, libéraux-démocrates et verts, qui progressent fortement surtout dans le Sud de l’Angleterre. En Écosse, le parti nationaliste SNP se renforce, suivi par les travaillistes qui ont ravi la deuxième place aux conservateurs. Le Labour reste premier au Pays de Galles.

Au pouvoir depuis 12 ans, les conservateurs se voient aussi reprocher leur soutien insuffisant à des ménages étranglés par l’inflation, attendue à plus de 10% dans les mois qui viennent. Concédant des " résultats mitigés ", avec une situation " dure " pour les tories dans certaines régions, mais des gains dans d’autres, Boris Johnson s’est dit déterminé à rester au pouvoir pour s’occuper des problèmes des Britanniques.

Pour convaincre, Boris Johnson devra offrir " un vrai plan d’action " mardi lors du traditionnel discours du trône permettant au gouvernement de dévoiler ses priorités devant le Parlement, estime Simon Usherwood, politologue de l’Open University interrogé par l’AFP. Il s’agit de démontrer que " ce gouvernement semble maîtriser la situation face au coût de la vie ou de l’Ukraine ", ajoute-t-il.

Avec AFP

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