Le groupe du Quad, qui réunit États-Unis, Australie, Inde et Japon, connait une influence grandissante dans la région Pacifique depuis l’arrivée au pouvoir du président Biden, qui a fait de l’Asie sa priorité. L’alliance diplomatique, qui a pour but de contenir l’influence chinoise et proposer un contre-modèle dans la région, s’est réunie le 23 mai 2022, notamment afin de s’entendre sur un système commun permettant de suivre le trafic maritime régional. 

Après ses hésitations initiales, l’Australie est à présent un membre essentiel du Quad, notamment depuis l’élection du Premier ministre travailliste Anthony Albanese. (AFP)

Le groupe du " Quad ", qui réunit les États-Unis, Inde, Australie et Japon, a officiellement vu le jour en 2007 avec pour principal objectif de contrer l’influence grandissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique.

Une alliance sécuritaire dans la région 

Les quatre pays se réunissent une première fois après le séisme, suivi d’un tsunami, du 26 janvier 2004 en Indonésie, avant de former, trois ans plus tard, le Dialogue quadrilatéral sur la sécurité.

Le premier acte important du Quad est un exercice naval commun dans le cadre des manœuvres Malabar entre les États-Unis et l’Inde.

Mais l’année suivante, le Premier ministre australien de l’époque, Kevin Rudd, se met en retrait de l’alliance, ne voulant pas apparaître dans un groupe perçu comme mettant ouvertement au défi la Chine, devenue un important partenaire économique de l’Australie.

Une décennie plus tard, de violents affrontements à la frontière entre la Chine et l’Inde poussent à la reconstitution de l’alliance en sommeil, avec un plus fort engagement de Canberra.

Les quatre pays participent aux exercices Malabar de 2020, faisant apparaître le groupe de plus en plus comme une alliance militaire.

L’Inde,pays pivot du Quad 

Pour les États-Unis, l’Australie et le Japon, le Quad est un instrument pour courtiser l’Inde, traditionnellement attachée à son statut de non-aligné.

Après une administration Trump qui s’est contentée de soutenir le Quad, son successeur Joe Biden va plus loin, en organisant le premier sommet, virtuel, des dirigeants du groupe en mars 2021, avant une rencontre en personne en septembre dernier à Washington.

En septembre 2021, les quatre dirigeants se retrouvent à Washington, ce qui permet de cimenter un peu plus cette alliance informelle.

Cette formation reflète la nouvelle stratégie de Washington consistant à construire des coalitions de pays et d’institutions autour de besoins communs plutôt que des alliances militaires traditionnelles.

Pour les États-Unis, l’Australie et le Japon, le Quad est un instrument pour courtiser l’Inde, traditionnellement attachée à son statut de non-aligné dans les batailles de super-puissances. Les combats meurtriers à sa frontière avec la Chine en 2019 pourraient l’avoir fait évoluer.

L’Inde est " le membre crucial, critique du Quad ", expliquait en novembre Kurt Campbell, responsable de la sécurité nationale en région Asie-Pacifique à la Maison Blanche. Dans son plan stratégique pour la région, les États-Unis ont cessé de parler d' "Asie-Pacifique " pour se référer à l' "Indo-Pacifique ".

Un modèle alternatif à l’autoritarisme chinois 

Les quatre pays devraient trouver un accord sur un système commun permettant de suivre le trafic maritime régional y compris " dans les eaux territoriales et les zones économiques exclusives ". (AFP)

Le Quad est plus qu’une affaire de défense, assurent les quatre pays. Les membres du Quad veulent développer des actions de " soft-power " qui, venant de pays démocratiques, contrasteraient avec la Chine autoritaire.

La Covid-19 a offert au groupe une nouvelle raison d’être. C’est dans le cadre du Quad que les quatre pays ont promis la distribution de 1,3 milliard de doses de vaccin.

D’autres questions sont abordées: le transport maritime dit propre, la lutte contre le réchauffement climatique et la mise en place d’une infrastructure informatique et Internet plus sûre.

Une coopération renforcée entre les États membres 

Après une réunion des ministres des Affaires étrangères du Quad en février à Melbourne, les dirigeants de ces quatre pays participent mardi à un sommet à Tokyo.

Ils devraient trouver un accord sur un système commun permettant de suivre le trafic maritime régional, y compris " dans les eaux territoriales et les zones économiques exclusives ".

Les données récoltées seront partagées avec " un large éventail de partenaires " pour aider notamment à surveiller des activités comme la pêche illégale, a déclaré un responsable de la Maison Blanche aux journalistes.

Avec AFP

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