La campagne officielle pour les législatives françaises est officiellement lancée et se conclura lors des élections qui sont prévues pour le 12 et 19 juin 2022. Trois blocs s’affrontent : le camp souverainiste , divisé entre le Front National et Reconquête ; le camp présidentiel représenté par Renaissance ! , le Modem et Horizon ; et la Nouvelle union populaire écologique et socialiste. Selon les estimations, le camp présidentiel devrait garder une majorité à l’Assemblée nationale, bien que diminuée par rapport à la victoire foudroyante obtenue en 2017. 

C’est le retour des panneaux d’affichage, et l’heure de mettre les bouchées doubles pour les candidats : la campagne officielle pour les élections législatives des 12 et 19 juin démarre lundi, entre des macronistes qui tablent sur une victoire et des oppositions rangées derrière la bannière du pouvoir d’achat.

Chacun jette ses forces dans la bataille: le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon sera en meeting mercredi à Paris avec l’alliance Nupes à gauche, et Marine Le Pen (RN) à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) dimanche. Ils dérouleront leurs propositions face à la flambée des prix, devenue sujet de préoccupation numéro un.

Alors qu’Emmanuel Macron est jusqu’alors plutôt en retrait, la Première ministre Elisabeth Borne va s’impliquer en cheffe de la majorité: lundi en fin de journée, elle sera en visioconférence avec tous les candidats Ensemble !, puis aura une réunion de travail avec les principaux acteurs de la campagne.

Trois blocs qui s’affrontent 

Jean-Luc Mélenchon, président de la France Insoumise, vise à arracher Matignon au camp présidentiel. (AFP)

Les trois blocs issus de la présidentielle d’avril se font face, mais avec des stratégies différentes : " attrape-tout " pour la majorité présidentielle, alliance Nupes à gauche, chacun pour soi à l’extrême droite.

D’autres entendent troubler ce jeu, comme certains socialistes ulcérés par l’OPA de Jean-Luc Mélenchon sur cette Nouvelle union populaire écologique et sociale.

Les Républicains comptent de leur côté sur leur ancrage local pour conjurer un nouveau naufrage après celui de la présidentielle.

Près de 6.300 candidats sont en lice pour 577 sièges, soit 20% de moins qu’en 2017, du fait notamment de l’accord à gauche.

Le nombre des candidats est toujours supérieur à celui des candidates (55,8% contre 44,2%). Le second tour dira si le nombre record de femmes élues députées en 2017 (39%) sera égalé ou non.

Une majorité resserrée pour le camp présidentiel

Selon plusieurs sondages, la majorité présidentielle et la Nupes seraient au coude-à-coude en voix (26-28%), devant le RN (21-23%), LR (9%-11%) et Reconquête ! d’Eric Zemmour (5-6%).

Mais du fait du mode de scrutin et de la concentration géographique des scores LFI, le camp présidentiel et ses piliers LREM, MoDem et Horizons garderaient une majorité de 290 à 330 sièges, même si celle-ci tend à se resserrer au fil des semaines, frôlant le seuil de la majorité absolue (289).

La Nupes aurait de 160 à 195 sièges, le RN entre 20 et 65. LR verrait son groupe parlementaire d’une centaine de députés fondre entre 20 et 65 sièges.

Une victoire franche des macronistes donnerait pour cinq années de plus les coudées franches au chef de l’État à l’Assemblée nationale. Une courte victoire l’exposerait à de fortes turbulences internes.

Une majorité relative l’obligerait à naviguer à vue avec des alliances de circonstance, possiblement avec certains LR, mais difficiles à envisager avec une gauche dominée par LFI ou avec le RN.

La mobilisation des électeurs reste un enjeu capital, après les législatives de 2017, où moins d’un électeur sur deux s’était déplacé.

Le camp présidentiel compte sur la présence d’une femme à Matignon pour la première fois en trente ans pour envoyer un signal fort de changement et de progrès. Mais les accusations de viols visant le ministre des Solidarités, Damien Abad (ex-LR), ont parasité les premiers jours du nouveau gouvernement.

Quatorze ministres actuels – Gérald Darmanin, Gabriel Attal… – et plusieurs sortants, dont Jean-Michel Blanquer, se lancent dans cette élection, de même que la première d’entre eux, Elisabeth Borne, en lice dans le Calvados. Avec une épée de Damoclès: ils devront démissionner en cas d’échec.

LFI et ses alliés comptent sur un effet d’entraînement de la Nupes. Jean-Luc Mélenchon se voit en Premier ministre de cohabitation, porté par un raz-de-marée électoral, mais il ne sollicite pas sa réélection à Marseille.

À l’extrême droite, Marine Le Pen espère que la constitution d’un groupe parlementaire – une première pour son parti depuis 1986 – couplée à ses 41,5% des voix en finale de la présidentielle, lui permettront de s’imposer comme première opposante de France.

Chez les partisans d’Eric Zemmour, les espoirs du moindre siège sont maigres, faute d’accord avec le RN.

À peine installée, la nouvelle Assemblée aura du pain sur la planche, avec deux projets de loi à adopter pour répondre aux difficultés de pouvoir d’achat.

Avec AFP

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