Une capture d’écran qui montre un hélicoptère venant au secours des sinistrés dans un point reculé du pays.

L’Afghanistan a été frappé par un puissant séisme qui a fait près d’un millier de morts et 1500 blessés ainsi que des dommages matériels importants dans une région  frontalière du sud-est du pays. Plusieurs individus sont encore piégés sous les décombres, alors que le gouvernement afghan semble dépassé par l’ampleur de la catastrophe. L’aide internationale tente de se mobiliser, mais a fortement diminué sa présence depuis la prise de pouvoir des Talibans l’an dernier. Selon les Nations-Unies, la population a besoin de soins d’urgence, d’aide alimentaire et non alimentaire et d’une assistance en services d’eau, hygiène et assainissement. 

Le séisme, d’une magnitude de 5,9, est survenu à une profondeur de 10 km vers 01H30 mercredi, tout près de la frontière avec le Pakistan. (AFP)

Au moins un millier de personnes ont été tuées et 1.500 blessées dans un puissant séisme qui a frappé une zone frontalière isolée du sud-est de l’Afghanistan dans la nuit de mardi à mercredi, selon les autorités, qui craignent que le bilan ne s’élève encore.

" Les gens creusent tombe après tombe ", a déclaré le chef du service de l’Information et de la Culture de la province de Paktika, Mohammad Amin Huzaifa, dans un message à la presse.

Dans sa seule province, la plus affectée avec celle de Khost, le bilan " a atteint les 1.000 morts et ce chiffre augmente ", a-t-il précisé. Selon lui, quelque 1.500 personnes ont aussi été blessées à Paktika, dans ce qui est d’ores et déjà le séisme le plus meurtrier qu’ait connu l’Afghanistan en plus de deux décennies. " Il pleut aussi et toutes les maisons sont détruites. Il n’y a ni tentes, ni nourriture. Des gens sont encore piégés sous les décombres (…) Nous avons besoin d’une aide immédiate ", a décrit M. Huzaifa.

 

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a assuré que l’ONU était " pleinement mobilisée " pour aider l’Afghanistan, avec le déploiement en cours d’équipes de premier secours et l’envoi de médicaments et nourriture vers la zone touchée. Le gouvernement afghan craint que le bilan n’augmente encore, au fil des opérations de secours.

Le séisme, d’une magnitude de 5,9, est survenu à une profondeur de 10 km vers 01H30 mercredi, tout près de la frontière avec le Pakistan, selon l’Institut sismologique américain (USGS).

" Nous avons deux morts et cinq blessés dans notre famille ", a raconté à l’AFP Arup Khan, un survivant croisé à l’hôpital de Sharan, la capitale de la province de Paktika. " Quand je me suis relevé, j’étais couvert de poussière. Des personnes sont arrivées et nous ont sortis de là. La situation était horrible (…) Il y avait des cris partout, les enfants et toute ma famille étaient sous la boue ", a-t-il ajouté.

Un gouvernement dépassé par la catastrophe

La population a besoin de soins d’urgence, d’aide alimentaire et non alimentaire et d’une assistance en services d’eau, hygiène et assainissement, selon les Nations-Unies. (AFP)

Des photos et vidéos postées sur les réseaux sociaux font apparaître d’innombrables maisons effondrées, dans cette région rurale pauvre et difficile d’accès. " Nous pensons que près de 2.000 maisons sont détruites ", a déclaré à la presse le coordinateur humanitaire pour l’Afghanistan, Ramiz Alakbarov.

Une image publiée par les talibans montre des habitants creusant une longue tranchée de tombes pour enterrer les morts. " Une grande partie de la région est montagneuse et les déplacements sont difficiles. Cela prendra du temps pour transporter les morts et les blessés ", a expliqué le ministre des Catastrophes naturelles, Mohammad Abbas Akhund.

Limités depuis longtemps en nombre et en capacité, les services de secours sont inadaptés en Afghanistan pour faire face seuls à une catastrophe naturelle majeure. Et l’aide internationale est difficile à mobiliser, les ONG et agences onusiennes étant moins présentes que par le passé depuis la prise du pouvoir par les talibans en août.

" Le gouvernement fait au mieux de ses capacités ", a twitté Anas Haqqani, un autre haut responsable taliban. " Nous espérons que la communauté internationale et les organisations humanitaires aideront aussi les gens dans cette situation terrible. "

Le séisme a été ressenti dans plusieurs provinces de la région et aussi dans la capitale Kaboul, située à environ 200 km au nord de son épicentre.

Une région fragile et exposée aux séismes

L’Afghanistan est fréquemment frappé par des séismes, en particulier dans la chaîne montagneuse de l’Hindu Kush, qui se trouve à la jonction entre les plaques tectoniques eurasienne et indienne. (AFP)

Il l’a également été au Pakistan voisin où une personne a été tuée et quelques maisons endommagées. Islamabad a commencé à envoyer de l’aide, notamment de la nourriture, des tentes et des couvertures.

" Compte tenu des pluies abondantes et du froid, inhabituels en cette saison, les abris d’urgence sont une priorité immédiate ", a indiqué le Bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha) de l’ONU. La population a également besoin de soins d’urgence, d’aide alimentaire et non alimentaire et d’une assistance en services d’eau, hygiène et assainissement, a précisé Ocha. " L’Union européenne suit la situation (…) et se tient prête à coordonner et fournir une aide d’urgence ", a twitté son envoyé spécial en Afghanistan, Tomas Niklasson. Les États-Unis, eux, se sont dits " profondément attristés " et examinent leurs " options de réponse ".

L’Afghanistan est fréquemment frappé par des séismes, en particulier dans la chaîne montagneuse de l’Hindu Kush, qui se trouve à la jonction entre les plaques tectoniques eurasienne et indienne. Ces catastrophes peuvent être particulièrement destructrices en raison de la faible résistance des maisons afghanes rurales.

Le séisme le plus meurtrier de l’histoire récente de l’Afghanistan (5.000 morts) avait eu lieu en mai 1998 dans les provinces de Takhar et Badakhshan (nord-est).

Depuis l’arrivée au pouvoir des talibans à Kaboul, l’Afghanistan est plongé dans une grave crise financière et humanitaire provoquée par le gel de milliards d’avoirs détenus à l’étranger et l’arrêt brutal de l’aide internationale, qui portait le pays à bout de bras depuis 20 ans et qui revient désormais au compte-gouttes.

Avec AFP

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