À deux semaines de la visite du président Joe Biden au Moyen-Orient, une réunion se tient, à Manama, de diplomates d’Israël, des États-Unis ainsi que de quatre pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l’État hébreu (Maroc, Égypte, Bahreïn et Émirats arabes unis).  Outre le renforcement de la coopération dans les domaines de la sécurité, de l’énergie, du tourisme et de la santé, les six pays sont convenus de tenir tous les ans une réunion des ministres des Affaires étrangères pour discuter des problématiques communes. D’aucuns se demandent déjà si cette réunion annonce un futur bloc arabe dirigé par Israël et les États-Unis. 

Des diplomates des États-Unis, d’Israël et de quatre pays arabes ont convenu lundi à Manama de renforcer la coopération multilatérale et de tenir une réunion ministérielle annuelle, à deux semaines de la première visite au Moyen-Orient du président américain Joe Biden.

Les quatre pays arabes participant à la réunion sont le Maroc, Bahreïn, les Émirats arabes unis -qui ont normalisé les relations avec Israël en 2020- et l’Égypte qui a été le premier pays arabe à conclure un traité de paix avec l’État hébreu en 1979.

La réunion est intervenue trois mois après la rencontre historique des chefs de diplomatie de ces quatre pays arabes en Israël, avec leurs homologues israélien et américain. Ils avaient alors annoncé la création d’une plateforme visant à approfondir la coopération dans des domaines tels que la sécurité, les énergies propres, le tourisme ou la santé.

" Nous essayons de construire un nouveau cadre régional de coopération (…) et des initiatives tangibles ", a expliqué à l’AFP l’adjointe du secrétaire d’État américain pour les affaires du Proche-Orient, Yaël Lempert. " Nous travaillons aussi sur différentes initiatives pour promouvoir la paix ", a ajouté la diplomate. Parmi elles, " des initiatives qui devront profiter au peuple palestinien et améliorer sa qualité de vie ".

Les six pays sont convenu d’une réunion ministérielle annuelle pour discuter des problématiques communes. (AFP)

Selon un communiqué final de la rencontre, outre le renforcement de la coopération, il a été décidé de tenir tous les ans une réunion des ministres des Affaires étrangères des six pays.

Les Émirats, Bahreïn et le Maroc ont noué des liens avec Israël en 2020, sous l’impulsion de l’administration américaine de Donald Trump. Ces accords dits d’Abraham ont rompu avec des décennies de consensus arabe conditionnant l’établissement de relations avec Israël à un règlement du conflit israélo-palestinien et du retrait israélien des territoires palestiniens occupés.

Pour sa part, le directeur général du ministère des Affaires étrangères israélien, Alon Ushpiz, a cité la coopération dans les domaines de l’eau, la sécurité alimentaire et les énergies renouvelables. " Tout cela devrait être mis aussi dans le contexte de la prochaine visite du président américain dans la région, qui sera une importante opportunité pour nous tous ", a-t-il ajouté.

Joe Biden doit se rendre du 13 au 16 juillet en Israël, en Cisjordanie occupée par Israël, et en Arabie saoudite où il arrivera sur un premier vol direct reliant l’État hébreu au royaume saoudien.

Ce sera son premier déplacement au Moyen-Orient en tant que président des États-Unis. M. Biden a également prévu de participer à un sommet des six monarchies arabes du Golfe membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) en Arabie saoudite.

Avec AFP