Suite à la démission du premier ministre britannique Boris Johnson, terrassé par une série de scandales, celui-ci continuera à exercer le poste de Premier ministre jusqu’à ce qu’un successeur soit désigné par le parti conservateur. Le processus électoral risque de prendre plusieurs semaines, ce qui laisse envisager une transition d’ici septembre ou octobre seulement, bien que Boris Johnson ait affirmé ne pas " mener de nouvelles politiques " durant cette période d’intérim. 

Terrassé par une succession de scandales, le Premier ministre britannique a annoncé jeudi sa démission de son poste de chef du parti conservateur. (AFP)

Comment un Premier ministre au Royaume-Uni peut-il démissionner mais rester au pouvoir ? Les électeurs n’auront-ils rien à dire sur son remplacement ? Explications sur le système politique britannique.

Comment se fait-il que Boris Johnson reste à Downing Street ?

Terrassé par une succession de démissions et de scandales, le Premier ministre britannique a finalement annoncé jeudi sa démission de son poste de chef du parti conservateur.

Dans l’immédiat, il reste Premier ministre, en attendant que soit désigné son successeur, comme l’avaient fait avant lui Theresa May et David Cameron.

Le calendrier du processus, entre les mains de " Comité 1922 ", chargé de l’organisation interne du parti conservateur, doit être annoncé la semaine prochaine. L’élection du nouveau chef du parti conservateur, qui deviendra Premier ministre, prendra plusieurs semaines. Pendant que s’organise la course à la succession, le Premier ministre garde la plénitude de ses pouvoirs.

Lors d’un conseil des ministres jeudi, Boris Johnson a toutefois indiqué que son gouvernement ne " chercherait pas à mettre en œuvre de nouvelle politique ".

Le maintien de Boris Johnson a été vertement critiqué, notamment par son prédécesseur conservateur John Major (1990-1997), de nombreuses voix s’élevant pour la désignation d’un Premier ministre par intérim.

L’hypothèse a été exclue vendredi par son porte-parole. " Le Premier ministre agit conformément à la convention. Il reste Premier ministre jusqu’à ce qu’un nouveau chef de parti soit en place et le travail du gouvernement se poursuivra pendant ce temps ", a-t-il déclaré à des journalistes.

– Les électeurs auront-ils leur mot à dire ?

À moins qu’ils n’aient leur carte au parti conservateur, non. Au Royaume-Uni, monarchie constitutionnelle, le chef du parti qui a gagné les élections générales devient automatiquement Premier ministre.

Mais la démission du chef du parti majoritaire ne déclenche pas d’élections générales, qui se tiennent au maximum tous les cinq ans.

Boris Johnson est lui-même arrivé au pouvoir après la démission de Theresa May, qui avait dû quitter Downing Street après avoir échoué à plusieurs reprises à faire adopter par le Parlement son accord de Brexit. Le dernier Premier ministre britannique à avoir accédé au pouvoir après des élections générales est David Cameron, en 2010.

– Comment le scrutin fonctionne-t-il ?

Une fois que les candidats, qui doivent être députés tories, se sont déclarés, leurs pairs tiennent dans un premier temps une série de votes pour éliminer les candidats. Les deux premiers tours permettent d’éliminer les prétendants qui échouent à atteindre un certain seuil.

Pour les tours suivants, le candidat qui arrive en dernier est éliminé, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que deux dans la course. Finalement, les membres du parti votent entre ces deux prétendants. Le vainqueur succèdera ainsi à Boris Johnson à Downing Street.

Avec AFP

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