Dans quelques heures, je ferai mes vœux. Je fermerai les yeux pendant une fraction de seconde qui durera des heures. Des heures de rêves. De souhaits. De vœux.
Ça pourrait durer des heures, des jours, des mois et des années à faire la liste de tout ce que l’on souhaite pour l’année prochaine. La liste interminable de ce qui pourrait aller mieux.
Souhaiter mettre fin à ces tristesses. Ces manques. Cet égoïsme. Cette barbarie. Cette destruction à petit feu. Eteindre tous les feux de détresse. Ces libertés volées. Cette inégalité incalculable. Cette misère. Arrêter tout ce gâchis. Ce grand froid. Le froid dans le dos. Ceux qui tournent le dos. Ces bruits pour rien. Ces bons à rien.
Mine de rien.
Rêver.
Vivre.
Avoir envie. Me sentir en vie.
Voilà ce que je veux.
Je veux courir à ma perte si ça permet de me retrouver.
Je veux prendre en photo l’oubli, l’immortaliser, parce que ça vaut le coup de se rappeler que ça existe, ce truc-là.
Je veux pouvoir dormir sur mes deux oreilles.
Je veux m’attendre au pire et être déçue.
Je veux retomber en enfance sans m’écorcher les genoux.
Je veux avoir ma place au soleil… et à l’ombre quand j’ai chaud.
Je veux laisser le silence tomber… et ne jamais le ramasser.
Je veux des poignées d’amour, mais pas sur les hanches.
Je veux chercher midi à quatorze heures et me faire pardonner mon retard.
Je veux retrouver la mémoire que j’ai perdue hier… c’était un souvenir de famille.
Je veux voir le mot que j’ai sur le bout de la langue.
Je veux vivre au jour le jour mais avec des nuits dedans.
Je veux des hauts et des bas en taille 36-38.
Je veux prouver qu’après la pluie, le rhume.
Je veux pouvoir manger le pain que j’ai sur la planche.
Je veux raconter mes faits d’hiver toute l’année.
Je veux arrondir les angles pour qu’au bout du compte tout se remette à tourner rond.
Et toi si tu veux, tu peux fermer les yeux, laisser tes rêves arriver.
Tout est prêt.
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Happy New Year !
