Le 18 mars 2022, mon frère Michel Mecattaf succombait à un arrêt cardiaque, fulgurant autant qu’inattendu. Il laisse une veuve, des enfants et un petit fils adorés. Il laisse aussi une foule de personnes éplorées: parents, amis ou partenaires pour qui la vie sans Michel n’aura plus jamais le même goût. Je suis de ceux-là… Son amour de la vie et des gens, et ce don tout à lui qu’il avait d’établir un lien fort avec tous ceux qu’il côtoyait, faisait que chacune de ces personnes pouvait se sentir spéciale à ses yeux.

Ce départ n’est pas dans l’ordre des choses. Pour moi, il est le résultat direct de l’acharnement individuel d’une personne, agissant en toute illégalité, ce qui en soi est une mascarade funeste, s’agissant d’un magistrat. Un cœur sain ne lâche pas ainsi sans raison, et ce travail de sape entrepris des mois durant par l’intermédiaire d’une procédure abusive est clairement un élément déterminant dans ce départ soudain. Nous, sa famille, ne pouvons laisser pareille barbarie rester impunie. La responsable devra répondre de ses actes, selon la loi, pour abus de pouvoir.

Mais au-delà de la personne en question, à qui je ne veux pas ici donner plus d’importance que sa triste existence ne le mérite, c’est tout un système délétère qu’il s’agit de casser, et au plus vite. Quand un juge indépendant, Tarek Bitar, est empêché de déterminer les responsabilités de la catastrophe du 4 août 2020 qui a coûté leur vie à des centaines de personnes et blessé des milliers d’autres (dont moi-même), mais qu’on laisse toute latitude à un juge aux convictions politiques bien affichées d’œuvrer à détruire des entreprises honnêtes, chevilles ouvrières de ce qui reste de notre économie, qui travaillent, font vivre des familles d’employés et paient leurs impôts, il s’agit de se lever et de dire STOP. Arrêtons ce carnage! Arrêtons de donner libre cours à cette racaille qui a fait de ce pays son casino mafieux.

Une échéance arrive ce 15 mai 2022

Voilà l’occasion, et probablement une des dernières, à saisir pour que les amoureux de la liberté et de la justice se débarrassent enfin de cette classe politique dont les agents judiciaires, qui ont certainement contribué au décès de mon frère, ne sont que les instruments visibles. Reprenons nos droits et votons, pour éconduire ces élus incapables, mais ô combien capables criminels. Votons pour un remplacement total. Je donnerai ma voix à toute personne qui n’a pas les mains sales et dont le programme nous donne enfin en XXIe siècle une chance d’être un Liban prospère, libre des milices et de leurs armes, libre de conflits avec ses voisins, libre de l’emprise d’un confessionnalisme d’un autre temps, libre d’un féodalisme moyenâgeux et, le plus important, doté d’un vrai système de responsabilité civile et sociale. À ceux qui auraient peur de faire confiance à des personnes sans expérience, ou bien – on l’entend à propos des forces du changement – n’arrivant pas à se mettre d’accord entre eux, à ceux qui disent qu’on ne peut rien faire, on a envie de crier: " Mais regardez ce que nous avons laissé ces criminels faire depuis trente, quarante ou même cinquante ans!" Même un amateur sans expérience a plus de chance de réussir que n’importe lequel de ces énergumènes. Si nous ne sommes pas capables, ensemble, de provoquer un réel changement le 15 mai, il ne sera pas exagéré de dire que nous aurons collectivement mérité la racaille qui nous gouverne.