Une nouvelle étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ) estime que le virus de la variole du singe se transmet avant la présence de symptômes, soulignant que la transmission pré-symptomatique représente plus de la moitié des cas.

Le virus de la variole du singe se transmet souvent avant l’apparition de premiers symptômes, avance une étude publiée mercredi, des résultats qui doivent encore être confirmés mais pourraient jouer un rôle important dans la gestion de l’épidémie.

La " transmission pré-symptomatique " de la variole du singe, dont les symptômes se caractérisent surtout par des éruptions cutanées, apparaît " considérable ", selon les auteurs de cette étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ).

Ces travaux ont été réalisés au Royaume-Uni, l’un des premiers pays où s’est étendue l’épidémie actuelle. Celle-ci a provoqué, à partir du printemps, l’apparition de nombreux cas de variole du singe en Europe et sur le continent américain, alors que la maladie était jusqu’alors essentiellement présente dans plusieurs pays africains.

Si l’épidémie, qui a frappé près de 80.000 patients et provoqué une trentaine de décès, semble actuellement se résorber, les autorités sanitaires restent vigilantes.

A ce titre, il est important de connaître le risque de transmission " silencieuse ", c’est-à-dire pendant la période d’incubation avant que le patient soit frappé par de premiers symptômes.

Des New-Yorkais en colère contre la réponse du gouvernement à l’épidémie de variole du singe (AFP)

 

Les auteurs de l’étude, emmenés par l’épidémiologue Thomas Ward, ont tenté de répondre à cette question en examinant les données de presque 3.000 patients britanniques. Comme pour l’épidémie actuelle dans son ensemble, il s’agit principalement d’hommes ayant eu des relations homosexuelles.

Cet examen a permis de se faire une idée de deux types de délais et de les comparer entre eux.

Le premier est le temps d’incubation, pendant lequel le patient porte le virus sans le savoir. Le second est le délai qui s’écoule à partir de l’apparition des symptômes chez un patient donné, jusqu’à leur apparition chez celui à qui il a transmis la maladie.

Les chercheurs ont conclu que ce second délai tend à être plus court que le premier, ce qui va dans le sens d’une transmission avant les premiers symptômes.

Ils estiment que cette transmission pré-symptomatique représente plus de la moitié des cas, et peut intervenir jusqu’à quatre jours avant les symptômes.

Ces résultats doivent toutefois encore être confirmés par d’autres études, estiment d’autres chercheurs dans un commentaire également publié par le BMJ.

A l’heure actuelle et même avec ce travail, la transmission pré-symptomatique " n’est pas irréfutable ", préviennent-ils.

Pour autant, ils estiment que l’étude marque un pas important dans cette direction, de par l’échantillon important de patients ainsi que le sérieux des modèles statistiques utilisés.

Avec AFP