Solidarité, partage, entraide… De la distribution de jouets à la préparation de repas, l’ONG Basecamp incarne plus que jamais les valeurs de Noël. Dans leurs anciens locaux de Geitaoui, membres de la première heure et volontaires d’un jour s’activent pour offrir un peu de répit aux familles démunies.

Rentrer dans les locaux de Basecamp, c’est un peu comme s’inviter dans l’atelier du père Noël. Toute la semaine, ses 25 membres, aidés d’une trentaine de volontaires, se relaient au travers d’activités variées allant de l’emballage de cadeaux à la collecte de vêtements, en passant par la préparation de plats traditionnels, comme le riz au poulet à l’orientale et la moughrabié.

L’ONG s’est d’ailleurs fixée un défit, celui de distribuer deux fois plus de repas que l’année dernière, soit 12 000. Un pari largement relevé d’après Camille Madi, directeur de l’organisation: " Nous avons atteint les 14 000 plats préparés. Nous avons également des bûches de Noël, des jouets pour les enfants, des vêtements, des chaussures, des couvertures et même de petites chaufferettes. Nous distribuons tout ce que nous pouvons avant les fêtes. " Dans les locaux, chacun s’active avec une ferveur qui n’entache en rien la bonne humeur ambiante.

En amont, cette initiative a notamment été permise par la levée de fonds organisée par Tracy et Paul Naggear et la participation de multiples acteurs, comme des cuisines solidaires. " C’est une magnifique initiative ", explique Lina Boubess, venue prêter main forte. " Tracy et Paul, qui ont perdu leur fille Alexandra lors de l’explosion du 4 août 2020, se servent de cette tragédie comme d’un moteur pour venir en aide aux gens ", poursuit celle que l’on surnomme la " mère de la révolution ". " La situation au Liban est très difficile pour la population. Nous devons faire la différence. Nous avons besoin de toujours plus d’aide ", ajoute Chahid Bacha, membre actif de Basecamp.

Autour de lui, des centaines de jouets, de livres et de vêtements jonchent les tables, débordent des cartons, s’empilent sur les étagères, disparaissent sous des couches de papier cadeaux multicolores. " C’était important pour moi de venir ", explique Estelle, 26 ans, jeune volontaire venue pour la journée. " C’est l’occasion d’aider et de partager l’esprit de Noël avec d’autres personnes. Cette année a été très rude pour les Libanais. Quand on a la possibilité de donner, je trouve que c’est super de pouvoir le faire, que ce soit en argent ou en temps. "

Être en ces lieux, c’est également une forme de retour aux sources, comme l’explique Camille Madi. Car c’est dans ces locaux que l’aventure Basecamp a débuté, au lendemain de l’explosion du 4 août 2020. " Nous avons commencé par des réparations de logements, des initiatives sociales puis environnementales. À présent, nous avons également une clinique médicale qui soigne 65 personnes par jour avec 1500 patients enregistrés. Et nous distribuons aussi des médicaments, précise-t-il. Je crois en ce pays et en sa jeunesse. Le changement finira par arriver car cette génération est belle et généreuse ", note Lina Boubess. " Nous devons nous battre pour la justice. Et l’initiative de Basecamp est une façon de le faire. C’est aussi un acte de résistance, une façon de dire nous n’abandonnerons pas" , conclut-elle.

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