" Les Tables de nos vies passées ", un dîner culturel – récit gastronomique du Beyrouth d’avant-guerre a eu lieu jeudi soir au café des Lettres, animé par Gregory Buchakjian et Camille Tarazi. Les deux chercheurs, dont la passion est de recueillir tout ce qui a trait à l’âge d’or du Liban, ont partagé entre autres des récits de l’hôtel Alcazar à Minet el-Hosn. Propriétaires de l’hôtel, la famille de Camille Tarazi en a gardé les archives pour reconstituer son histoire.

" Son histoire résume ce que le Liban a été, ce qu’il a vécu et ce qu’il n’est plus ", selon M. Tarazi. Il a expliqué que parmi les objets sauvegardés figurent notamment le registre de l’hôtel. " Durant nos recherches sur ce qui s’est passé à l’Alcazar durant la guerre, nous avons pu vivre à travers le registre le déroulement de la bataille des hôtels et ce qui s’y était passé, a ajouté M. Buchakjian. Le journal du grand-père de Camille, son gérant, racontait en détails ces événements. "

La bataille des hôtels qui s’est déroulée dans le quartier hôtelier Minet-el-Hosn du centre-ville de Beyrouth a été l’un des premiers fronts de la guerre qui a débuté en avril 1975. " On a préservé ces objets parce qu’on s’est dit qu’il y a de la place, qu’on les met dans un grenier pour un jour les ressortir! ", raconte Camille Tarazi. Il a raconté comment durant les premières phases du conflit, sa famille " a été surprise de découvrir que quelques clients qui logeaient à l’Alcazar pendant des mois étaient en réalité des marchands d’armes ".

Le dîner a été inspiré des recettes soigneusement préservées par les deux collectionneurs, au nombre desquelles celles du restaurant " le Lucullus " à Minet el-Hosn, du Horseshoe à Hamra et du restaurant de l’hôtel Alcazar.

Alliant rencontre culturelle et gastronomie, cet événement est la troisième soirée qui s’inscrit dans le cadre du dîner des Lettres à l’espace des Lettres, rue de Damas, que Nadim Chouéri et Malek Nacouzi, deux étudiants, ont relancé en février.