Pour le sixième concert de la 28e saison du Festival al-Bustan, l’Orchestre philharmonique du Liban (OPL), sous le contrôle attentif de la cheffe d’orchestre vénézuélienne Glass Marcano, a déployé, vendredi soir, une colossale fresque musicale aux couleurs russe et italienne, auréolée d’un lyrisme exacerbé et dépouillé (ou presque) de tout effet superflu. D’une baguette virevoltante, la maestra a aiguisé les rythmes et a jonglé entre les contrastes orchestraux chatoyants. Des sonorités festives de l’emblématique Valse des fleurs de Piotr Ilitch Tchaïkovski, extraite du deuxième acte de son célèbre ballet Casse-Noisette, aux harmonies funestes de la symphonie no 4 du compositeur russe, tout en passant par le rythme effréné de la cavalcade de l’allegro vivace de L’Ouverture de Guillaume Tell, composée par Gioachino Rossini, Glass Marcano a respiré avec les vents et a vibré avec les cordes pour insuffler aux musiciens, mais aussi à l’auditoire, un espoir communicatif voire contagieux, germinant au cœur même de la fatalité. Et c’est finalement sur le rythme énergique et exotique du mambo que le concert a été clôturé, se frayant une place privilégiée dans les annales.