Le sort des étudiants et résidents libanais en Ukraine n’a pas été abordé lors du Conseil des ministres, en dépit des nombreux appels de rapatriement effectués au cours de la semaine à la suite de l’invasion russe.

Le Conseil des ministres s’est réuni vendredi au Palais présidentiel de Baabda, avec un ordre du jour majoritairement axé sur le plan sur l’électricité, l’approvisionnement en blé, et le dossier des mégacentres, bien que ce dernier point n’a pas été traité et n’a même pas été mentionné lors du point de presse qui a suivi la réunion du cabinet.

Il était effectivement question d’aborder certains sujets relatifs aux élections législatives, notamment les mégacentres, malgré le fait que le ministre de l’Information par intérim, Abbas Halabi, a seulement mentionné les nouvelles nominations du comité de surveillance du scrutin prévu pour le 15 mai 2022.

Les mégacentres

Les mégacentres, qui étaient supposés être le dossier chaud de cette réunion du Cabinet, parallèlement au plan sur l’électricité, n’ont pas été évoqués, mais ils " figureront à l’ordre du jour de la semaine prochaine, le temps d’étudier la proposition soumise aujourd’hui (vendredi) en Conseil des ministres ", indique une source ministérielle à Ici Beyrouth. En effet, le ministre de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, avait préalablement précisé qu’il remettrait vendredi une étude au gouvernement sur la mise en place de mégacentres en amont des législatives du 15 mai.

À titre de rappel, cette revendication est brandie depuis longtemps par le camp aouniste, afin que les électeurs puissent voter sans devoir se rendre dans leurs circonscriptions éloignées. D’ailleurs, le bloc parlementaire aouniste (Liban fort) avait appelé mardi le gouvernement à mettre en place les mégacentres pour le prochain scrutin, estimant qu’il s’agissait  " d’une des principales réformes nécessaires à assurer l’égalité entre les électeurs, renforcer leur liberté, limiter l’impact de l’argent et augmenter le taux de participation au scrutin ".

Il reste que cette réforme est quasi impossible à appliquer à trois mois des élections et menace, selon les experts, l’organisation de toute opération électorale.

Le comité de surveillance des élections

Pour en revenir au comité de surveillance des élections législatives, il est composé de 11 membres et a initialement été formé en 2018. Il a été désigné une nouvelle fois par le cabinet pour surveiller le déroulement des élections de 2022, conformément à la loi électorale. Cependant, et suite à la démission de trois de ses membres depuis les dernières législatives, trois nouveaux membres ont été nommés pour les remplacer : le juge Ahmad Hamdan, Khalil Khoury et Nassim Khoury.

L’approvisionnement en blé

Le Conseil des ministres a également décidé d’allouer des fonds pour l’achat de 50 mille tonnes de blé importé, puisque la quantité actuellement disponible n’est suffisante que pour un mois et demi, surtout en l’absence d’options de stockage (les silos du port de Beyrouth pouvaient contenir jusqu’à 120 000 tonnes de blé sur une période de 3 ou 4 mois avant l’explosion du 4 août 2020). De plus, certaines minoteries refusent de livrer du blé en attendant une hausse des cours mondiaux.

D’autre part, le ministre de l’Économie, Amine Salam, a annoncé être en pourparlers avec un grand nombre de pays, dont les États-Unis, le Canada et l’Inde, pour assurer des quantités additionnelles de blé, sous forme de donations.

Le plan sur l’électricité

À l’issue de la réunion du cabinet, le ministre de l’Information par intérim et ministre de l’Éducation nationale, Abbas Halabi, a annoncé que le plan sur l’électricité n’a pas été adopté vendredi, et que les tarifs de l’électricité seront relevés seulement après une amélioration de la distribution du courant électrique.

En conclusion, aucune décision substantielle n’a été prise en ce vendredi après-midi par le gouvernement libanais. Il faudra (peut-être) attendre la prochaine séance du cabinet pour connaître le sort de nombreux dossiers encore en suspens.