
Washington a fait savoir, lundi, par la voix de son émissaire, Tom Barrack, que le désarmement du Hezbollah devait cibler «les armes qui menacent la sécurité d’Israël». Autrement dit, il s’agirait principalement des armes lourdes et de moyenne portée, qui constituent l’essentiel de l’arsenal de la formation pro-iranienne.
Dans une déclaration au sujet des deux dossiers du Liban et de la Syrie, Tom Barrack a réaffirmé la position ferme de Washington à l’égard du Hezbollah, «qui reste considéré par les États-Unis comme une organisation terroriste».
Il a estimé que toute avancée vers son désarmement devait impérativement émaner d'une initiative des autorités. «Pour que le Hezbollah commence à remettre ses armes, il faut qu’une initiative en ce sens soit prise par le gouvernement», a affirmé M. Barrack, dans un message on ne peut plus clair, indirectement adressé au gouvernement de Nawaf Salam.
S’il a critiqué la politique libanaise marquée, selon lui, par «les atermoiements et la fuite en avant», il s’est dit «optimiste» à l’égard du gouvernement actuel «qui est prêt à résoudre toutes les questions».
«Nous ne lui imposons pas ce qu’il doit faire», a poursuivi Tom Barrack, en précisant toutefois que les armes visées par le processus de désarmement «sont celles qui constituent une menace directe pour Israël».
Prenant le contrepied d’un argument souvent répété par des officiels libanais et par le Hezb lui-même, selon lequel une tentative de désarmer ce groupe risque de mener à une guerre civile, M. Barrack a indiqué que c’est «la peur de le désarmer et le fait que le gouvernement fasse obstruction à cette démarche qui risquent de provoquer une guerre civile».
Cette déclaration intervient alors que les discussions entre les États-Unis et le Liban se poursuivent sur le dossier du désarmement du Hezbollah, passage obligé pour l’édification d’un État, au vrai sens du terme, et pour que les Libanais soient libérés de la peur de se retrouver entraînés dans des guerres qui ne sont pas les leurs.
Selon la chaîne LBCI, le Liban officiel aurait reçu, par l’intermédiaire de l’ambassade américaine à Beyrouth, les observations de Washington sur la réponse libanaise à ses propositions concernant le désarmement des groupes armés, notamment le Hezbollah, et la réalisation de réformes.
La chaîne locale a précisé que Beyrouth est en train d’examiner ce nouveau document qui insiste sur la nécessité pour le Liban de respecter des délais précis pour que les armes du Hezbollah soient exclusivement sous le contrôle de l’État.
Toujours selon la LBCI, l’échéance a été fixée par les Américains à la fin de l’année en cours.
Les contacts, semble-t-il, sont permanents entre l’émissaire américain, Tom Barrack, et le président Joseph Aoun qui lui avait remis, la semaine dernière, la réponse libanaise aux propositions américaines.
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