Selon le ministre de la Santé Firas Abiad, la pénurie observée dans les médicaments contre le cancer est essentiellement due au fait que la demande est supérieure aux budgets alloués à leur subvention.

La pénurie observée dans les médicaments contre le cancer ne sera pas résolue de sitôt à en croire le ministre de la Santé Firas Abiad, qui a souligné mardi que " la demande est supérieure aux budgets alloués à leur subvention ".

" Avant la crise économique, le Liban importait des médicaments contre le cancer pour une valeur allant de 25 à 30 millions de dollars par mois, a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse. À l’ombre de la crise, la Banque centrale a limité à 25 millions de dollars le budget alloué à la subvention de l’ensemble des médicaments. À ce montant, s’ajoute une somme consacrée au lait, aux matières premières pour l’industrie pharmaceutique et aux équipements médicaux.

En l’espace de six mois, " entre septembre et février, la somme de 166,274 millions de dollars a été allouée pour importer des médicaments, au nombre desquels 120,449 millions ont été consacrés aux médicaments contre le cancer, soit 70% du budget ", a poursuivi le Dr Abiad, soulignant qu’un appel a été lancé aux parties concernées pour pallier cette pénurie " d’autant que le problème ne relève pas de la seule responsabilité du ministère de la Santé ". " Les aides que le ministère a pu assurer sont une partie de la solution, sachant qu’une solution pérenne consiste à assurer les sommes nécessaires à l’acquisition de ces médicaments ", a-t-il insisté.

Le Dr Abiad s’est penché en outre sur " le stockage et la contrebande des médicaments contre le cancer ", ce qui a aggravé encore plus la situation. Il a rappelé dans ce cadre que le système MediTrack pour la traçabilité des médicaments, actuellement mis en place dans six hôpitaux, permettra de garantir l’accès des patients aux traitements.

Soulignant l’importance de rationaliser la subvention des médicaments, il a expliqué que les génériques " constituent une alternative " aux médicaments chers. " Le ministère discute avec des instances internationales, notamment l’Organisation mondiale de la santé et l’Unicef de mécanismes susceptibles de permettre au Liban d’acheter les médicaments à des coûts moindres ", a annoncé le Dr Abiad. Et de conclure en affirmant que lundi prochain, le ministère publiera une liste des médicaments qui seront réceptionnés au cours des prochaines semaines.