C’est dans un théâtre Monnot clairsemé, mais riche d’un public féminin qu’a eu lieu, le mardi 8 mars, la conférence "Women under Lebanon’s Personal Status, The Silent Struggle" ("Les femmes et le code sur le statut personnel au Liban, une lutte silencieuse"), à l’occasion de la Journée internationale des femmes. "La journée des femmes est un jour où les hommes se doivent d’écouter", a ainsi ouvert l’événement le journaliste et animateur de télé Ricardo Karam.

L’événement était l’occasion de rappeler qu’à défaut d’être doté d’un code unifié sur le statut personnel, le Liban laisse le soin à ses différentes communautés religieuses de régir le statut personnel des femmes. Une situation endémique vectrice de grandes inégalités. Les Libanaises ne peuvent pas par exemple transmettre leur nationalité à leurs enfants ou à un époux non libanais. Elles n’ont aucune autorité légale sur leurs enfants, ce qui pose un problème en cas de divorce, ou pire, si le mari décède, l’autorité étant directement transférée à un homme de la famille.

"Au Liban, il reste encore beaucoup à faire pour les droits des femmes qui restent légalement dépendantes de leurs pères ou de leurs maris", a assuré l’ambassadrice du Canada, Chantal Chastenay, qui a assisté à la conférence aux côtés de l’avocat et ancien ministre de l’Intérieur Ziyad Baroud, et de la directrice de l’association Kafa Zoya Rouhana. "Elles ont tout le soutien du Canada pour l’amélioration de leurs conditions", a-t-elle ajouté.

Organisatrices de la conférence, en partenariat avec l’ambassade du Canada, la réalisatrice Wafa’a Halawi et l’actrice Marwa Khalil ont présenté leur nouvelle pièce de théâtre, Mafroukeh, qui raconte et décrit les nombreuses difficultés que rencontre une femme libanaise depuis son divorce. L’avant-première est prévue le jeudi 9 mars.