" Ici Beyrouth " dresse un tour d’horizon des différentes personnalités responsables du sport dans les partis politiques libanais. À noter que plusieurs d’entre elles occupent des postes de responsabilité dans des fédérations.

Les partis et les courants politiques jouent un rôle important dans le sport libanais, aussi bien dans les élections du comité olympique que des différentes fédérations libanaises. À l’approche de toutes les élections sportives, les réunions s’intensifient au sein des bureaux sportifs des partis pour préparer les scrutins.

Ce niveau d’ingérence des partis politiques dans les affaires sportives est malheureusement spécifique au Liban. Aucun autre pays au monde n’atteint ce seuil d’ingérence qui n’était pas aussi important avant l’an 2000. Mais depuis 2000, les interférences politiques dans le sport sont de plus en plus nombreuses, et spécialement lors des élections des fédérations. Un exemple marquant a été l’alliance des plus hautes personnalités de l’État libanais pour pousser à la sortie l’homme fort du football libanais, en 2001, Rahif Alameh (secrétaire général de la fédération). À cette époque, le président de la République Émile Lahoud, le président de la chambre Nabih Berry, et le Premier ministre, Rafic Hariri, étaient convenus de remplacer Rahif Alameh (soutenu par Walid Joumblat) par Hashem Haidar, qui est jusqu’à aujourd’hui le président de la Fédération libanaise de foot depuis 21 ans. En guise de consolation, Bahij Abou Hamzah (proche de Joumblat) fut élu secrétaire général de la fédération.

Progressivement, l’activité des responsables sportifs dans la politique libanaise est allée crescendo. Ainsi, les activités du comité olympique libanais sont marquées par le sceau de la politique. L’influence des partis politiques y est omniprésente. Soulignons aussi que le comité olympique international est plusieurs fois intervenu dans des comités olympiques nationaux pour s’assurer de l’absence d’ingérences politiques. Voici donc un survol des personnalités de partis politiques ayant de l’influence dans le sport.

Au sein du Courant patriotique libre (CPL), le responsable des sports, Jihad Salameh (la cinquantaine et originaire de Fanar), conférencier international, président du club Mont La Salle et de la Fédération d’escrime, est à son poste depuis 15 ans. Récemment, il a été nommé à un poste important au sein du parti.

Au niveau des Forces libanaises (FL), Saba Makhlouf (la soixantaine et originaire de Baakafra) est le responsable des sports. Il est en poste depuis un an, à la suite de la démission du précédent responsable, Nohra Beaino. À noter qu’avant ces deux responsables, Boudi Maalouly et Pierre Kakhia (ancien président de la Fédération libanaise de basket) étaient chargés des sports au sein des FL. Makhlouf est l’actuel président de Kahraba Zouk et a été membre de la Fédération libanaise de basket de 2007 à 2010.

Au sein du mouvement Amal, deux personnalités sortent du lot pour les affaires sportives: Mazen Kobeissi et Ali Yassine. Les deux sont originaires du Sud. Kobeissi est également le président de l’unité des activités sportives au sein du ministère de l’Éducation nationale et le directeur des sélections nationales au sein de la Fédération libanaise de football. Quant à Ali Yassine, c’est un personnage beaucoup moins médiatique.

Au niveau des Kataeb, le poste est occupé par Tarek Assaf, originaire du caza de Batroun, qui a succédé à Fares Medawar, Najib Kahi et Eddy Abi Zakhem.

Chez les Marada, le poste est occupé par Antonio Soutou, originaire de Zgharta, épaulé par le Grand Master Joe Khoury (originaire du Sud).

Au sein du courant du Futur, le responsable sportif est le jeune Fayssal Kalaawi (qui, selon plusieurs observateurs, devrait être plus diplomate et mettre de l’eau dans son vin), qui a succédé à Houssam Zbibo en 2020. Ce dernier s’était retiré de la scène sportive avant les élections des fédérations libanaises en 2020 et du comité olympique en 2021. Kalaawi est le président du club Dynamo.

Au parti Tachnag, le responsable sportif est Bourouyr Der Ghougassian.

Au Hezbollah, le responsable des Sports est Hassan Yassine (Abou Yasser). Quant au Hanshak, le poste de responsable sportif est occupé par Missak Najarian, qui a précédemment occupé des postes de responsabilité au sein des fédérations de football et de cyclisme, et qui est actuellement membre de la fédération paralympique.

Concernant le parti Azem, présidé par le premier ministre Nagib Mikati, Zafer Kabbara y est responsable des sports. Kabbara est également membre de la Fédération de squash.

Pour le courant Karamé de Fayçal Karamé, le poste de responsable des sports est occupé par Yasser Abbouchi. Quant au Parti nationaliste libre, le responsable des sports est Tony Asmar.

Dans l’ensemble, quatre responsables sportifs de partis politiques occupent des responsabilités dans des fédérations: Jihad Salameh (président de la Fédération libanaise d’escrime), Mazen Kobeissi (membre de la fédération de football), Misak Najarian (vice-président de la fédération paralympique) et Zafer Kabbara (membre de la Fédération de squash).

Il convient de souligner que des alliances s’étaient tissées entre les partis politiques au cours des élections de 2020, notamment entre le CPL et Amal, mais cette alliance s’est fissurée lors des élections du comité olympique en 2021.

Le président du comité olympique, Pierre Jalkh, est membre du parti Kataëb, et le président de la commission du sport au sein du Parlement est le député Simon Abi Ramia, membre du CPL.

Pour rappel, une large réunion avait eu lieu entre les partis politiques en mars 2020 pour discuter des grandes lignes des politiques sportives à adopter, mais de nombreux désaccords sont apparus par la suite entre les différents protagonistes.

Une des questions qui se pose aujourd’hui est la suivante: quelles seront les alliances politiques lors du scrutin des fédérations sportives et du comité olympique en 2024? Ou peut-être avant 2024, si des élections anticipées sont organisées…

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