Le football libanais a connu un regain de forme ces dernières saisons, notamment grâce aux bonnes performances de l’équipe nationale au cours des éliminatoires du Mondial 2022. Au niveau du championnat, la crise a affecté de plein fouet les clubs, que la Fédération libanaise de foot a aidés à survivre.

Le football libanais n’a pas encore franchi le cap du professionnalisme ou même du semi-professionnalisme. Mais ces dernières années ont marqué un certain progrès dans les résultats sportifs, de même qu’une fédération qui a tenté tant bien que mal d’aider les clubs à survivre à cette mauvaise passe économique.

D’abord, sur le plan sportif, les performances de l’équipe nationale au cours des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 ont été encourageantes. Dirigée par le coach tchèque Ivan Hlasek, la sélection s’est en effet qualifiée pour le tour final des éliminatoires, pour finalement terminer dernière de son groupe, mais sans démériter. La troisième place qualificative pour des barrages était même à la portée du Liban, sans les défaites concédées en fin de match face à l’Iran et les Emirats Arabes Unis dans des rencontres disputées à domicile. Si le style de jeu développé par Hlasek n’était pas très attrayant, il a cependant eu le mérite de poser de solides bases défensives, qui ont permis à la sélection nationale d’espérer une qualification pour les barrages jusqu’à l’avant-dernière journée. Même si la Fédération libanaise de football a décidé de ne pas poursuivre l’aventure avec Hlasek, de solides bases ont été mises en place, dont pourra profiter le nouveau coach Ilic, en vue d’une qualification pour le Mondial 2026. L’élargissement du format de la Coupe du monde de 32 à 48 équipes donne de meilleures chances de qualification au Liban pour l’épreuve reine.

De gros efforts ont été fournis par la fédération pour réhabiliter le terrain de Saida, en vue des éliminatoires du mondial 2022

Des pelouses en piètre état

Une critique récurrente à l’égard du football libanais est la mauvaise qualité des pelouses sur lesquelles se jouent les matches. Or, la construction de stades, comme cela avait été le cas au Liban pour les championnats d’Asie des Nations en 2000, est avant tout la responsabilité de l’État, accompagné par les clubs. S’il existe plusieurs terrains ayant une bonne capacité, comme le stade Camille Chamoun et le stade municipal Rafic Hariri de Saïda, les coûts d’entretien de ces enceintes est important, ce qui a rendu leur disposition à organiser des matches de football de premier plan aléatoire au cours des dernières années. Dans un entretien avec Ici Beyrouth, le secrétaire général de la fédération, Jihad el-Chohof, souligne que "les terrains doivent être de meilleure qualité. Les gens ne comprennent pas que la qualité de ces terrains ne relève pas de la responsabilité de la fédération. De notre côté, nous travaillons en ce moment sur les projets de développement de quatre terrains: Safa, Ahed, Salam Zgorta et un terrain à Sin el-Fil, que nous sommes en train d’habiliter. Ce sont des terrains de gazon artificiel. Nous avons également réhabilité le terrain de Saïda pour jouer les qualifications du Mondial. La qualité des terrains est avant tout le rôle de l’État et des clubs. Le championnat du Liban de l’an dernier s’est joué sur trois terrains uniquement. Nous avons développé le terrain de Bir Hassan pour les sélections nationales. Mais ce terrain a été surexploité. Des clubs s’y entraînent en permanence, ainsi que des clubs de foot féminin."

Pour ce qui est des clubs libanais, la situation a été rude ces dernières années du fait des différentes crises. El-Chohof souligne qu’en effet, "les crises sanitaire et économique ont eu beaucoup d’impact sur la santé financière du football libanais. Nous avons ainsi dû soutenir financièrement les clubs pour qu’ils puissent survivre."

En effet, les recettes de billetterie des clubs ont été affectées d’abord par la limitation du nombre de spectateurs en raison de la crise sanitaire et par la baisse du prix du billet pour pour des raisons économiques. El-Chohof indique que "le prix du billet cette saison était de 20.000 LL, soit près de 0,7 dollar. Avant la crise, la place coûtait 5.000 LL, soit 3,33 dollars. La valeur du billet a baissé car la situation économique des gens s’est détériorée. Les recettes d’ensemble de la billetterie pour la saison 2021/2022 étaient ainsi très faibles."

El-Chohof souligne en outre que "la FIFA a accordé à la Fédération libanaise de football une subvention d’un million de dollars en raison de la crise du Covid-19, laquelle subvention a notamment servi à financer les clubs libanais qui connaissaient des difficultés économiques."

El-Chohof souligne également que toutes les aides de la FIFA se font "en contrepartie de l’application de programmes. Si la FIFA donne un montant pour le développement des jeunes, ce montant ne peut être dépensé pour autre chose."