Thymen Arensman s’est transformé en hollandais volant dans la Sierra Nevada: le grimpeur de la Team DSM a dompté en solitaire l’étape reine du Tour d’Espagne dimanche au sommet du Hoya de la Mora en Andalousie à 2500 mètres d’altitude, alors qu’Evenepoel a limité l’écart avec Mas et Roglic.

A 22 ans, Arensman a remporté sa première étape dans un Grand Tour en passant la ligne d’arrivée avec 1 minute et 23 secondes d’avance sur Enric Mas (Movistar) et 1 minute et 25 secondes sur Miguel Angel Lopez (Astana).

" C’est difficile de réaliser ce qui vient de se passer. Je n’arrive pas à y croire, c’est l’étape reine de la Vuelta. Tout le monde en parle depuis longtemps de cette étape. Je ne me sentais pas très bien, mais je crois que les autres étaient comme moi. Je n’ai pas arrêté d’y croire ", a exprimé Arensman après la course.

Membre de l’échappée du jour composé d’une trentaine de coureurs, le grand gabarit d’1,90 mètre a décroché l’Espagnol Marc Soler (UAE) dans les dernières portions du col classé hors-catégorie dans la Sierra Nevada et intègre le top 10 à l’issue du parcours.

Il a profité des bisbilles entre ses poursuivants directs Enric Mas (Movistar) et Miguel Angel Lopez (Astana) pour conserver une avance confortable.

Les deux coureurs, ex-coéquipiers chez la Movistar, ont en effet décroché le groupe de tête au milieu de l’ascension finale mais refusé de collaborer pour rejoindre la tête de la course en raison de querelles datant d’il y a un an.

Lopez avait traité le Catalan de " personne égoïste " et lui avait reproché d’être le responsable de son abandon sur l’édition 2022 de la boucle espagnole, entraînant par la suite le départ du Colombien chez Astana cette saison.

Evenepoel résiste à l’altitude

" J’ai eu une journée de m… hier, aujourd’hui c’était mieux ", a résumé Remco Evenepoel à l’issue de la quinzième étape.

Après avoir souffert samedi à la Pandera en concédant 48 secondes sur son dauphin Primoz Roglic (Jumbo) et vingt secondes sur l’Espagnol Enric Mas (Movistar), le leader de la formation Quick-Step espérait " survivre au sommet " dans une étape clé pour le classement général.

Le maillot rouge a limité la casse face aux attaques répétées de ses concurrents directs et n’a concédé que 36 secondes au Catalan et quinze secondes à Primoz Roglic (Jumbo) à l’arrivée.

L’équipe néerlandaise, qui avait promis la veille de " faire la course " a dynamité le peloton au pied du col sans parvenir à creuser de gros écarts avec " le petit cannibale ".

" C’est la première fois que je termine aussi haut en altitude et je crois que j’ai plutôt bien réussi. La Jumbo a fait une très belle course. Ça a été dur. Je sens encore quelques douleurs à cause de ma chute mais ça va de mieux en mieux ", a poursuivi Evenepoel.

Le Belge de 22 ans conserve ainsi 1 minute et 34 secondes d’avance sur le triple tenant du titre slovène et deux minutes et une seconde sur Mas à une semaine de l’arrivée de la boucle espagnole à Madrid.

Evenepoel a cependant prévenu que " la troisième semaine arrive et ce sera encore une autre histoire ".

Lundi, le peloton aura le droit à un troisième et dernier jour de repos dans cette Vuelta, avant d’attaquer l’ultime semaine de course et une étape de plaine entre Sanlucar de Barrameda et Tomares mardi.