Six ans après son départ du Paris SG, Laurent Blanc retrouve la Ligue 1: le champion du monde 1998, qui a succédé dimanche à la tête de l’OL au Néerlandais Peter Bosz, a un double défi à relever, relancer sa carrière et redresser l’institution lyonnaise qui enchaîne les mauvais choix.

Annoncé avec insistance à Lyon en 2019, le " Président ", 56 ans, débarque finalement dans le club rhodanien trois plus tard.

Entre temps, son immense crédit sportif, qui lui valait d’être cité dès qu’un club européen de renom était à la recherche d’un entraîneur, a été écorné par une longue période d’inactivité et un passage raté par le Qatar, dans le club d’Al Rayyan qui l’a remercié en février dernier après 18 mois sans éclat ni titre.

Depuis 2019, l’OL a perdu sa place dans le gotha européen et a connu trois entraîneurs, le Brésilien Silvinho, de juin à octobre 2019, Rudi Garcia jusqu’en mai 2021 et Peter Bosz jusqu’à dimanche, emporté par des résultats très décevants.

Blanc a pour lui d’être l’un des meilleurs entraîneurs de l’histoire du Championnat de France.

En seulement six saisons comme entraîneur de clubs, trois à Bordeaux (2007-2010), autant au Paris-SG (2013-2016), il s’est forgé un impressionnant palmarès, avec quatre titres de champion, dont trois dans la capitale. Il a en plus offert au PSG une identité de jeu, fondée sur l’offensive et la possession de balle.

Seul Batteux

Pour trouver entraîneur plus titré en championnat de France, il faut remonter à l’ère de la télé en noir et blanc et à Albert Batteux (8). Et Laurent Blanc a agrémenté ces titres de deux Coupes de France et de quatre Coupes de la Ligue.

A son arrivée en 2013, pour succéder à Carlo Ancelotti, il avait pourtant été présenté comme un choix par défaut de ses employeurs qataris, qui auraient aimé attirer des CV un peu plus ronflants.

Malgré cette réussite nationale, son incapacité à faire franchir un palier européen au PSG lui a coûté son poste, qu’il a dû abandonner à Unai Emery, auréolé de ses trois sacres en Ligue Europa avec Séville. Mais l’Espagnol ne devait pas faire mieux, n’accédant même jamais aux quarts de finale de la Ligue des champions, à l’inverse de son prédécesseur qui y est parvenu trois fois en autant de saisons.

Au PSG, l’homme aux 97 sélections en bleu, auteur du but en or salvateur contre le Paraguay en huitièmes de finale du Mondial-98, avait dû gérer les états d’âme et les doutes de ses vedettes (Cavani, Motta, Thiago Silva). Mais aussi encaisser l’affront infligé par son latéral Serge Aurier, qui l’avait publiquement insulté lors d’une discussion avec des internautes.

Ces écarts des jeunes joueurs ont également pesé sur sa carrière de sélectionneur, malgré un bilan honorable avec une équipe de France à l’image brouillée après le scandale de Knysna lors du Mondial sud-africain. Il a pu apparaître dépassé par les écarts de comportement de joueurs comme Samir Nasri ou Jérémy Ménez, qui appartenaient à une génération qu’il ne semblait plus comprendre. L’Euro-2012, achevé en quarts, et son mandat s’étaient terminés sur une impression persistante de chaos dans le vestiaire.

L’affaire des quotas

" J’ai côtoyé cette nouvelle génération, il y a beaucoup de personnes (…) qui passent leur temps à s’excuser. Je pense qu’au lieu de s’excuser, il faut réfléchir à ce qu’on fait, comme ça, ça te permet de ne pas t’excuser tout le temps ", a un jour dit l’ancien défenseur.

Son passage comme sélectionneur avait également été marqué par l’affaire des quotas ethniques discriminatoires, révélée par Mediapart. Des dirigeants du football français, dont Laurent Blanc, avaient été accusés de vouloir limiter dans les centres de formation le nombre de joueurs binationaux.

Joueur, il n’a pas obtenu en club de palmarès à la hauteur de son talent, même s’il a évolué à Naples, aux côtés de Diego Maradona (1991-1992), à Barcelone (1996-1997), à Marseille (1997-1999), à l’Inter Milan (1999-2001) ou à Manchester United (2001-2003).

C’est surtout avec l’équipe de France que ce Cévenol taiseux a façonné sa popularité nationale, avec le doublé Mondial-Euro en 1998-2000.

Cadre des Bleus, il avait toutefois manqué la finale après son exclusion en demi-finale, piégé par le Croate Slaven Bilic qui avait simulé un coup adressé par le Français. Son baiser rituel sur le crâne de Fabien Barthez reste comme une des images symboles de l’épopée des Bleus de France-1998.

Avec AFP

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