Plusieurs joueurs ont marqué le football libanais pendant ces dernières décennies. Les meilleurs furent par exemple Fadi Allouche ou Moussa Hojeij, et, plus récemment, Hassan Maatouk. Mais les deux joueurs à sortir du lot sont sans doute Roda Antar et Youssef Mohammed, qui ont joué de longues saisons en Bundesliga.

Wadih Abdelnour, journaliste à Radio Monte Carlo, explique qu’"en 2001, une nouvelle fédération a été élue, avec à sa tête Hachem Haidar et, comme secrétaire général, Bahij Abou Hamze". Un autre fait marquant de l’histoire moderne du football libanais a été l’apparition de Ahed au milieu des années 2000. Un club qui va constamment se développer pour aujourd’hui être le meilleur club libanais, sur les cinq dernières années. Abdelnour souligne qu’"en 2019, Ahed a réussi le plus grand exploit au niveau asiatique des clubs de foot libanais, avec la victoire de la Coupe de la confédération asiatique. Il y a une stabilité dans les finances et le management de ce club. C’est un club proche du Hezbollah."

Un autre club libanais s’est illustré par la formation d’un vivier important de joueurs libanais sans toutefois jamais gagner le titre de champion du Liban: Tadamon Tyr.

Football libanais
Roda Antar est sans doute le meilleur joueur à vocation offensive de l’histoire du football libanais

Les joueurs libanais marquants des 3 ou 4 dernières décennies

Quant aux joueurs libanais qui ont sans doute été les meilleurs dans la période d’après-guerre, Abdelnour souligne qu’"il faut différencier les joueurs qui ont joué au Liban de ceux qui se sont professionnalisés en dehors du Liban. Les deux qui ont le plus brillé à l’étranger sont Roda Antar et Youssef Mohamad. Ce dernier a été capitaine de l’équipe de Cologne. Beaucoup de joueurs locaux se sont également distingués comme Wael Nazha et Ali Fakih. Un joueur marquant de ces dernières années est Hassan Maatouk."

Abi Chahine ajoute qu’"à Ansar, les meilleurs joueurs de la période dorée des années 90 furent Allouche, Meselmani et Chehab. À Ahed, au cours de la période récente, des joueurs comme Ahmad Zreik et Mohamad Haidar se sont particulièrement illustrés. Il ne faut pas oublier Moussa Hojeij, qui est le joueur marquant de Nejmeh des années 2000."

Interrogé par Ici Beyrouth sur le niveau de Pierre Issa comparé aux meilleurs joueurs libanais de cette période, Abi Chahine souligne que "Issa était un international sud-africain et non libanais. Il avait un très bon niveau. Youssef Mohamad a joué près de sept ans en Bundesliga et a été performant. Pierre Issa a joué avec Marseille et Watford. Issa a plus de notoriété, mais Mohamad a un meilleur niveau. De plus Issa a l’avantage d’avoir grandi et d’avoir été formé en France."

Une sélection nationale qui ne brille pas

En parallèle aux clubs libanais, on peut noter que la sélection nationale ne brille pas et ne s’est jamais qualifiée pour la Coupe du monde de football. Si de meilleurs résultats ont été enregistrés au cours des qualifications des Coupes du monde 2014 et 2022, plusieurs écueils structurels semblent freiner la progression de l’équipe nationale. Abi Chahine explique qu’"un problème fondamental dans le football libanais était la signature à vie des joueurs dans les clubs. Les joueurs n’étaient ainsi pas maîtres de leurs destins. Pour cette raison, plusieurs joueurs n’ont pas pu quitter leurs clubs et répondre positivement à de bons challenges sportifs à l’étranger. Petit à petit, les choses ont évolué, et il y a désormais des contrats à durée déterminée entre les clubs et les joueurs. De plus, la domination pendant de longues années d’Ansar sur le championnat du Liban n’était pas saine pour la compétitivité du football libanais. La popularité et le pouvoir de commercialisation du football libanais ont diminué du fait du monopole d’Ansar. Cela a eu des conséquences négatives sur le niveau de l’équipe nationale. Un autre facteur est la rareté des joueurs libanais qui ont professionnalisé leurs carrières à l’étranger. Cela explique en partie l’absence de résultats de l’équipe nationale du Liban. Sans oublier le problème des pelouses au Liban, qui ne sont pas de bonne qualité. Il y a beaucoup de terrains de gazon artificiel qui entraînent un plus grand risque de blessures pour les joueurs. Il n’y a pas de terrain à disposition de la sélection. La sélection a ainsi joué ses matchs à différents endroits. Un des problèmes au Liban est que les terrains sont la propriété des municipalités. C’est la raison pour laquelle les clubs ne peuvent pas gérer eux-mêmes la qualité de leurs terrains. De plus, les municipalités au Liban sont minées par la corruption."