À force de jouer avec retenue, le Portugal a été puni vendredi par la Corée du Sud (2-1), qui a arraché sa qualification pour les huitièmes de finale du Mondial dans le temps additionnel. Le Portugal conserve toutefois sa première place dans le groupe H, puisque le Ghana s’est dans le même temps incliné contre l’Urugay (2-0), dans le match des sélections éliminées.

La Seleçao a donc de bonnes chances d’éviter au stade suivant le Brésil, qui affrontera le Cameroun à 21h00, et pourrait plus probablement jouer contre la Suisse, qui dispute son dernier match de groupe à la même heure contre la Serbie. Les joueurs de Fernando Santos étaient déjà qualifiés pour la phase finale avant la rencontre, et cela s’est vu au Stade Education City de Doha, où ils n’ont pas forcé avant d’être châtié par un but de Hwang Hee-chan au bout du suspense (90e+1).

Après un corner portugais, la star coréenne Son Heung-min s’est rué vers les cages portugaises avant de servir subtilement l’attaquant de Wolverhampton, qui n’a plus eu qu’à croiser sa frappe devant Diogo Costa. Les " Guerriers Taeguk " se sont alors réunis dans le rond central pour regarder la fin de la rencontre entre l’Uruguay et le Ghana, avant le grand soulagement: la Corée du Sud passe aux dépens de la Celeste grâce à un plus grand nombre de buts inscrits lors de la phase de groupe (quatre contre deux).

La patience récompensée

Mais au-delà de ce chiffre, les Coréens ont été récompensés de leur match solide de bout en bout contre le Portugal, un éloge à la patience, tant ils ont su garder un équilibre entre l’attaque et la défense, lors d’une rencontre qu’ils étaient dans l’obligation de remporter.

Ils n’ont pas perdu pied après l’ouverture du score rapide de Ricardo Horta (5e) suite à une longue ouverture de Pepe sur le côté droit pour Diogo Dalot, et un centre idéal de ce dernier. Ils ont d’abord cru égaliser par Kim Jin-su après un corner, mais son but a été refusé pour une légère position de hors-jeu (17e). Dix minutes plus tard, toujours sur corner, les Guerriers Taeguk ont cette fois bien marqué par Kim Young-gwon, grâce à une passe décisive bien involontaire de Cristiano Ronaldo du… dos.

Titularisé en pointe, le capitaine a été conspué pendant toute la rencontre par les supporters coréens, peut-être encore amers de ne pas avoir pu voir la star fouler la pelouse lors d’un match amical de son club d’alors, la Juventus de Turin, en 2019.

Malgré les appels répétés des 65.000 spectateurs du stade de Séoul, Ronaldo était resté sur le banc contre un club du championnat sud-coréen, s’attirant leur ire. À Doha, la vedette a longtemps tenté, en vain, au milieu des remplaçants habituels de la Seleçao, Joao Mario, Matheus Nunes, Vitinha et Ricardo Horta, tous titularisés par Fernando Santos. C’est finalement son homologue sur le banc coréen, Paulo Bento, un autre Portugais, qui a joué un mauvais tour à son pays.

En parallèle, un doublé de Giorgian De Arrascaeta n’a pas suffi à l’Uruguay (2-0) lors de la revanche de 2010 face au Ghana, la Celeste s’est fait souffler sa place en huitièmes de finale du Mondial-2022 par la Corée du Sud, victorieuse sur le fil du Portugal dans l’autre match du groupe H, vendredi à Doha.

Dans les dernières minutes, Luis Suarez, héros controversé du quart de 2010, s’est pris la tête à deux mains sur le banc. L’Uruguay a longtemps cru tenir sa qualification, mais un but sud-coréen dans le temps additionnel contre le Portugal (2-1) a mis fin à l’aventure des Sud-américains dans cette édition. Tout avait pourtant bien commencé pour la Celeste. Titularisé au milieu de terrain, Giorgian De Arrascaeta (Flamengo) avait utilisé sa tête (26e) et son pied (32e) pour briser les espoirs des Ghanéens, contrairement à Suarez, coupable d’une main volontaire mémorable il y a douze ans en quarts de finale (1-1, 4 tab à 2).

L’histoire s’était décidément répétée ce vendredi avec un nouveau penalty maudit pour les Black Stars. Après celui raté en fin de prolongation en 2010 par Asamoah Gyan à la suite de la main de Suarez, André Ayew a lui aussi manqué sa tentative. A la 21e minute, le joueur de 32 ans, seul rescapé côté ghanéen de 2010, a eu l’occasion de donner l’avantage à son équipe après une faute du gardien Sergio Rochet sur Mohammed Kudus. Mais le capitaine ghanéen n’a pas assez appuyé sa frappe.

Equipe la plus mal placée au classement Fifa (61e) de tous les engagés dans ce Mondial, le Ghana avait pourtant réalisé un début de tournoi emballant, en perdant de peu contre le Portugal (3-2), puis en battant la Corée du Sud (3-2) à l’issue d’une rencontre à rebondissements. Cinq buts marqués et une deuxième place derrière le Portugal, déjà qualifié, les Ghanéens arrivaient confiants et revanchards face à des Uruguayens vieillissants et restés muets devant le but depuis le début du tournoi.

Suarez passeur et aboyeur

Mais après le penalty raté en début de rencontre par l’ainé des frères Ayew, la Celeste a enfin ouvert son compteur. On attendait Luis Suarez ou Darwin Nunez titularisés en attaque, c’est finalement Giorgian De Arrascaeta, aligné à la place de Matias Vecino au milieu, qui a délivré son équipe.

A l’affût après une frappe de Suarez repoussée par le gardien Lawrence Ati-Zigi, il a poussé le ballon au fond des filets de la tête (1-0, 26e). A l’origine du premier but, Suarez a réussi une passe décisive sur le deuxième, inscrit d’une demi-volée par De Arrascaeta de nouveau (2-0, 32e). Déjà un peu sonnés par leur penalty manqué, les Ghanéens ont été assommés par ce doublé en six minutes et n’ont jamais vraiment pu réagir. Passeur et aboyeur avec le brassard de capitaine autour du bras, Luis Suarez a réalisé un match plein avant de céder sa place à Cavani à la 66e.

L’ancien attaquant du Paris SG et de Manchester United a eu la balle de la qualification mais Ati-Zigi a détourné d’une superbe claquette (90+1). A tous les deux 35 ans, Suarez et Cavani ont disputé leur quatrième et très probable dernière Coupe du monde, qui se sera terminée pour le second par un carton jaune reçu après le coup de sifflet final, pour gestes d’humeur envers l’arbitre.

AFP