Malgré les critiques sur le choix du Qatar comme pays organisateur ou le positionnement du Mondial 2022 dans le calendrier, le 1er tour a offert du spectacle et des émotions pêle-mêle.

Un Mondial vraiment… mondial

Pour la première fois dans l’Histoire de la Coupe du Monde, six continents géographiques sont représentés en huitième de finale. En dehors de l’Europe et de l’Amérique du Sud, grands pourvoyeurs de représentants de leurs continents respectifs, les États-Unis, l’Australie, le Japon, la Corée du Sud, le Maroc et le Sénégal représentent respectivement l’Amérique du Nord, l’Océanie, l’Asie et l’Afrique.

Les défaillances de cadors comme l’Allemagne, la Belgique ou le Danemark, expliquent en partie cet état de fait qui renforce la dimension vraiment mondiale de la compétition.

Le Maroc a même terminé en tête de son groupe F pourtant très relevé grâce à une victoire fantastique contre les demi-finalistes belges de la dernière édition et un match nul avec les vice-champions du monde croates. Il est rejoint par le Sénégal qui s’est remis de la blessure de Sadio Mané juste avant le début de la compétition et d’une défaite frustrante en ouverture contre les Pays-Bas (2-0).

Tombé dans un groupe comprenant l’Espagne et l’Allemagne, le Japon ne partait pas gagnant dans le groupe E, et pourtant ce sont bien les Samouraïs Bleus qui ont fini en tête en s’offrant deux victoires (2-1) de prestige contre les Européens. Les joueurs japonais se sont également distingués en dehors de la pelouse en nettoyant les vestiaires après chaque match, prenant exemple de leurs supporters qui nettoient les gradins des stades à chaque coup de sifflet final.

À noter également le résultat historique de l’Arabie saoudite contre l’Argentine, victoire assurée après le discours enflammé du coach Hervé Renard dans les vestiaires, à la mi-temps du match. Une vidéo d’anthologie qui est devenue virale dans le monde entier.

Crédit photo: Naji Boulos

Hitchcock jusqu’au bout

Avec seulement trois équipes qualifiées pour les huitièmes après deux journées et du suspense jusqu’à la dernière seconde dans absolument tous les groupes, ce Mondial n’a pas été tendre avec les nerfs des supporters et des spectateurs. La troisième journée du groupe E où les quatre équipes ont été qualifiées ou éliminées à un moment ou à un autre de leur match, jeudi, a été haletante.

Vendredi, c’est le dénouement dramatique pour la Céleste dans le groupe H, qui n’a pas réussi à marquer contre le Ghana, en plus de huit minutes de temps additionnel, le petit but qui l’aurait qualifiée, alors que les Sud-Coréens attendaient impatiemment le résultat du match à l’autre bout de la ville. Le chassé-croisé entre la Suisse et la Serbie, finalement à l’avantage des Helvètes (3-2), a également tenu le monde en haleine.

Mbappé, Gakpo, Rashford, Morata, Valencia des buteurs en or

On attendait Lionel Messi, Neymar ou Harry Kane, mais la seule superstar à figurer en haut du classement des buteurs, à l’issue des matches du premier tour, est Kylian Mbappé.

Une réalisation contre l’Australie, un doublé contre le Danemark, l’attaquant français a répondu présent avant d’être ménagé contre la Tunisie. Il est en bonne compagnie en tête du classement des buteurs, avec la révélation des Pays-Bas, Cody Gakpo, l’Espagnol Alvaro Morata et l’Anglais Marcus Rashford. Enner Valencia est aussi en tête de ce classement et compte également trois buts, mais l’Équateur est éliminé. Le Brésilien Richarlison s’est lui aussi illustré avec un doublé contre la Serbie (2-0), dont un retourné considéré comme le plus beau but du Mondial pour l’instant.

Des innovations et des premières

Qatar 2022 sera également le Mondial des premières :

Stéphanie Frappart, sera pour l’éternité la première femme arbitre à officier durant une Coupe du Monde avec un corps arbitral 100% féminin durant le match Allemagne-Costa Rica.

Le capteur placé à l’intérieur des ballons a permis, grâce à une nouvelle technologie d’intelligence artificielle, de valider les hors-jeux ou les buts, comme pour le but du Japon contre l’Espagne alors que le ballon n’avait pas intégralement quitté les limites du terrain. Pas sûr que les Allemands aient vraiment apprécié cette technologie.

Les temps additionnels:  le patron des arbitres Gianluigi Collina avait prévenu les arbitres en leur demandant d’être très attentifs et rigoureux et de compenser les temps de remplacements, de penalty, de célébrations, de soins médicaux, et du VAR. Résultat : des fins de match interminables allant jusqu’à 13’ minutes additionnelles pour certains matchs.

Du côté des flops, l’utilisation extensive de la VAR et les règles du hors-jeu, incompréhensibles pour le spectateur et même les journalistes sportifs, notamment lorsqu’un arbitre décide qu’un joueur faisait action de jeu ; un point de vue subjectif, très débattable et sujet à confusion.

Enfin au Liban, la retransmission des matchs par BeIn a été perturbée par des parasites au niveau du son, des codes chiffrés qui circulent incessamment sur l’écran, et des décalages fréquents entre le son et l’image.

Doha, ville internationale

Le Qatar s’est distingué en organisant tous les matchs dans une seule ville. Ceci a l’avantage d’offrir des opportunités de branding unique dans toute la capitale. L’exercice est plus que réussi (voir article Doha : le branding d’une capitale mondiale).

L’organisation est parfaite : plusieurs fan zones installées dans de nombreux endroits de la ville, la gratuité des transports en commun (métro et bus), des centaines de volontaires disponibles et accueillants, une signalisation parfaite, une sécurité maximale, aucun incident majeur, aucun mouvement de foule à signaler. Un seul bémol: le chaos de la gestion des réservations des chambres dans certains fan villages.

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !