Plusieurs sportifs libanais se sont illustrés en 2022, donnant un véritable bol d’air à leurs concitoyens, dans un contexte de crise économique sans précédent. Aussi bien en sports collectifs (Basket, Rugby à XIII, football…) que dans des disciplines individuelles (Tir, Taekwondo, Ski Alpin, Athlétisme, Boxe…), le Liban a prouvé qu’en dépit de moyens limités, il pouvait produire des champions.

Dans un contexte de crise économique sans précédent, le sport libanais a redonné le sourire au peuple libanais en 2022 grâce à de nombreux exploits, dont notamment ceux de nos basketteurs.

Wael Arakji a été élu meilleur joueur du Championnat d’Asie des Nations de basket en 2022

Le basket et le rugby à XIII font honneur au Liban à l’international

L’équipe nationale de basket a en effet été sacrée vice-championne d’Asie en juillet et n’a perdu que de deux points en finale contre l’Australie. Les Cèdres se sont également qualifiés pour la Coupe du monde 2023, qui se tiendra du 25 août au 10 septembre 2023, au Japon, aux Philippines et en Indonésie. Les prestations de l’équipe entraînée par Jad el-Hajj ont été très probantes en qualifications, avec notamment des victoires face à la Nouvelle-Zélande, les Philippines, la Jordanie et l’Arabie saoudite. Les Libanais ont fait un sans-faute dans les matchs à domicile et leur seule défaite en qualifications a eu lieu à Amman face à la Jordanie. Le Liban n’a plus joué de coupe du monde de basket depuis le Mondial 2010, et sa dernière qualification via les éliminatoires a eu lieu en 2006. En effet, en 2010, le Liban avait obtenu une invitation pour disputer la compétition.

Le basket libanais a également remporté le titre de champion arabe des nations en 2022, une compétition jamais remportée auparavant.

La génération actuelle, emmenée notamment par Wael Arakji, Sergio Darwich et Ali Haidar, est probablement la meilleure de l’histoire du basket libanais et peut rêver de créer la surprise au cours du prochain Mondial, en atteignant – pourquoi pas – le stade des quarts de finale.

Autre sport collectif où le Liban a brillé en 2022, le Rugby à XIII. Pour la deuxième fois de son histoire, le Liban a en effet atteint les quarts de finale de la Coupe du monde de ce sport, avant de perdre contre l’Australie. Les Cèdres avaient déjà atteint les quarts de finale de cet événement en 2017, avant de perdre face au Tonga. À noter qu’en dépit des excellentes performances du Liban sur la scène internationale, ce sport ne jouit pas encore d’un fort engouement populaire dans le pays. Ceci s’explique notamment par le fait que la quasi-totalité des joueurs du XIII libanais sont des Australiens d’origine libanaise, qui n’ont pas appris leur sport au pays des cèdres.

Si l’équipe nationale de football libanais n’en finit pas de décevoir sur la scène internationale, l’année 2022 a toutefois été marquée par des progrès. En effet, le Liban s’est qualifié pour la dernière phase de groupes des éliminatoires du Mondial 2022. Le Liban était même à deux doigts de battre l’Iran à Saïda, avant de finalement s’incliner dans les dernières minutes du match. Le classement du Liban parmi les dix meilleures nations asiatiques de ces qualifications est encourageant, d’autant plus que pour 2026, 8 à 9 places seront attribuées au continent asiatique pour la participation au Mondial. Des barrières structurelles demeurent toutefois pour le bon développement du football libanais, comme la qualité des stades et les signatures à vie de joueurs pour certains clubs, qui freinent leur développement sportif.

Manon Ouaiss est devenue, à seulement 21 ans, la première championne d’Asie de ski alpin de l’histoire du Liban.

Quelques individualités sportives libanaises qui sortent du lot

Un des moments forts de l’année 2022 pour le sport libanais a été le double titre asiatique de la skieuse alpine Manon Ouaiss, en slalom et en slalom géant. Ouaiss est devenue la première skieuse libanaise (hommes et femmes confondus) à remporter ce titre continental de sa discipline. César Arnouk s’est également illustré au cours de ces championnats en remportant le bronze du slalom.

À noter également les très belles performances du boxeur professionnel Nadim Salloum, classé 145e mondial dans sa catégorie, et qui a remporté dix des onze combats de sa carrière professionnelle.

En athlétisme, Nour Hadid a représenté le Liban aux championnats du monde à Eugene (États-Unis) en 100 mètres, mais c’est le sprint féminin libanais qui promet le plus, avec deux jeunes athlètes qui commencent à talonner l’expérimentée, et détentrice du record du Liban, Aziza Sbeity. Ces deux pépites sont Mayssa Moawad et Haya Kobrosly, âgées toutes les deux d’une vingtaine d’années, et dont les temps de passage au même âge sont meilleurs que ceux de Sbeity. Sur l’épreuve du 400 mètres masculin, deux athlètes libanais dominent la scène, Mohamad Mortada et Marc-Anthony Ibrahim, et offrent de très belles courses à suivre pour les passionnés d’athlétisme. Fort de sa polyvalence, Ibrahim s’illustre également dans l’épreuve du 400 mètres haies, dont il a battu le record du Liban en 2022. Le coureur de Let’s Run s’était classé neuvième en 2021 des championnats du monde U20 au Kenya, et représente une réelle chance de qualification du Liban pour les jeux Olympiques (JO) 2024 à Paris.

Ray Bassil vise une quatrième qualification de suite pour des JO d’été en tir, ce qui constituerait un record libanais.

Trois Libanais peuvent rêver d’une médaille olympique en 2024

Pour ce qui est des athlètes dont le niveau et le potentiel augurent d’une possibilité de médaille olympique en 2024, trois sportifs se détachent.

D’abord, Ray Bassil, âgée de 35 ans et qu’on ne présente plus tant elle défend brillamment les couleurs du Liban dans la discipline du tir depuis plus d’une décennie. Bassil a déjà disputé trois JO et espère arracher une quatrième qualification en 2023. Si elle y parvient, elle deviendra la première athlète libanaise (hommes et femmes confondus) à disputer quatre fois les JO d’été. Bassil, qui est désormais classée 15e mondiale, après avoir longtemps été parmi les dix premières, a loupé de peu la qualification pour les JO au cours des derniers championnats du monde, mais pourra se rattraper au cours des prochains championnats d’Asie, et au pire via les points qu’elle obtiendra dans les différents événements internationaux de tir et qui lui permettront d’atteindre un classement mondial suffisant pour se qualifier.

Laetitia Aoun est classée 18e mondiale et représente une des rares chances de médaille olympique libanaise en 2024.

Ensuite, la Taekwondoïste Laetitia Aoun, classée 18e mondiale dans sa catégorie, qui est déjà auréolée de plusieurs titres de championne des pays arabes et d’une troisième place aux championnats d’Asie de 2021, représente elle aussi une chance de médaille aux JO 2024 pour le Liban. À 21 ans, Aoun, qui avait loupé de très peu la qualification pour les JO 2021 de Tokyo, s’est classée neuvième aux championnats du monde de sa discipline en 2022, qui ont eu lieu au Mexique.

Enfin, dernière chance de médaille olympique pour le Liban, et toujours en Taekwondo, Ray Rahy, qui s’est qualifié pour les Grand Prix de Rome et Manchester, sachant que les Grand Prix en Taekwondo sont des compétitions qui rassemblent les 32 meilleurs taekwondoïstes de chaque catégorie. Rahy est aussi champion des pays arabes en 2022 de sa catégorie et avait également loupé la qualification olympique pour les JO 2021 de très peu. Rahy n’a que 20 ans et représente l’avenir du sport libanais.

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