En dépit du fait que l’athlétisme libanais ne manque pas de talents, la couverture médiatique par tout type de support est aujourd’hui largement insuffisante. Track and Field Society (TFS) est l’un des médias qui couvre le plus l’athlétisme libanais, notamment via des photos de très grande qualité. IB a interviewé l’actuelle gérante de TFS, Marise Nassour.

Marise Nassour (à gauche), actuelle gérante de TFS, et Christel Saneh (à droite), fondatrice de TFS

Ici Beyrouth: Pouvez-vous nous présenter l’activité de Track and Field Society?

Marise Nassour: Christel Saneh a fondé Track and Field Society (TFS) en 2009. Christelle est une athlète. L’athlétisme n’étant pas un sport populaire, il était donc très peu couvert. Jusqu’aujourd’hui, il y a très peu de journalistes et photographes qui couvrent les compétitions d’athlétisme au Liban. Au début, nous avions un site web (jusqu’en 2014), puis nous avons décidé de focaliser notre activité sur les réseaux sociaux pour atteindre plus facilement le grand public. J’ai rejoint TFS en 2017 et Christel m’a progressivement tout appris. Depuis 2020, je gère moi-même TFS, Christelle étant désormais employée à la Fédération internationale d’athlétisme. Via TFS, Christel m’a appris la photographie, les bases pour manager les réseaux sociaux et j’ai développé mes compétences en anglais.

IB: Sur quels réseaux sociaux êtes-vous présents?

MN: Sur Facebook, Instagram et YouTube.

IB: Quel genre de contenu proposez-vous ?

MN: Nous proposons avant tout des photos d’athlétisme libanais. Au début, quand il y avait un site web, nous faisions des news avec des vidéos, mais au final notre passion est la photographie, donc nous nous focalisons actuellement sur ce type de contenu.

IB: Avez-vous l’ambition de commercialiser TFS?

MN: Oui, nous avons cette ambition. Mais notre objectif est finalement que les athlètes libanais obtiennent leurs droits en termes de médiatisation. Nous sommes avant tout guidés par notre passion.

IB: Que pensez-vous de l’importance de la médiatisation pour le développement de l’athlétisme?

MN: Oui, c’est très important. Et les rares fois où l’athlétisme est diffusé en direct, la couverture est de mauvaise qualité. Les gens qui couvrent connaissent en général peu les spécificités de l’athlétisme.

La médiatisation des événements sportifs est très importante. L’athlétisme est rarement diffusé en direct. C’est un sport qui demande beaucoup de connaissances, ce qui n’est pas toujours le cas des journalistes libanais. Désormais, il y a partout des journalistes spécialisés en un seul sport et nous nous considérons comme des personnes spécialisées en athlétisme.

IB: Qui sont les meilleurs athlètes libanais aujourd’hui?

MN: Sur la piste, il y a Marc-Anthony Ibrahim, détenteur du record du Liban du 400 mètres haies, qui est le premier Libanais à s’être qualifié pour le second tour d’une discipline en championnats du monde. Il y a également Noureddine Hadid, qui détient les records du Liban de 100 et 200 mètres et qui a participé aux JO de Tokyo en 2021. Il a aussi participé à un des championnats du monde et à une "Diamond League" en 2022 à Doha. C’était la première participation d’un athlète libanais à une épreuve de la "Diamond League". Sur 400 mètres, le meilleur athlète est Mohamad Mortada, qui détient le record du Liban. Chez les femmes, en sprint, il y a Aziza Sbeity, détentrice du record du Liban sur 100 mètres. En mi-distance, Mounir Kabbara est le détenteur du record du Liban sur 1.500 m, 3.000 m, et 3.000 m steeple. Joan Makary est détentrice du record du Liban sur 1.500 m. Chirine Njeim détient le record du Liban du Marathon. Sur les épreuves de "Field", il y a Nabil Aqoumi qui détient le record du Liban du lancer de javelot. Christelle Saneh détient le record du Liban du saut en longueur et Mayssa Mouawad celui du saut en hauteur.

IB: Qui sont nos meilleurs athlètes comparés aux standards mondiaux?

MN: En termes de points, nos sprinters sont nos meilleurs athlètes. Ce sont les athlètes dont l’écart de points est le moins important avec les meilleurs de leur discipline internationalement.

IB: Comment évaluez-vous le travail de la fédération en place?

MN: C’est une fédération composée de membres qui travaillent en volontariat. Ils donnent le meilleur d’eux-mêmes dans un contexte difficile et un manque de moyens. Ils devraient davantage mettre en avant les athlètes en faisant plus de promotion via, par exemple, les réseaux sociaux.

IB: Qu’est-ce qui devrait être fait pour développer l’athlétisme au Liban?

MN: Il devrait y avoir plus de diffusions numériques comme des "Live Streams". Ce genre de diffusions va créer des vocations et développer notre sport au Liban. Il faut également donner plus d’importance aux athlètes d’aujourd’hui. Les clubs concentrent leurs efforts pour toujours développer les jeunes générations, alors qu’il faudrait veiller à soutenir les athlètes qui sont en cours de carrière.

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