La cheville a tenu bon et, malgré une vilaine coupure au pouce, Daniil Medvedev s’est qualifié en costaud pour les demi-finales à Indian Wells, où l’attend désormais Frances Tiafoe, Aryna Sabalenka et Maria Sakkari s’étant donné également rendez-vous dans le dernier carré, mercredi.

Le Russe, 6e mondial, n’y arrive traditionnellement pas dans le désert californien. Sauf peut-être cette année et ce, malgré les courts trop lents à son goût et deux blessures récoltées en chemin en moins de 24 heures.

Il faut dire que sa forme est étincelante, puisqu’il reste sur trois titres sur trois tournois remportés à Rotterdam, Doha et Dubaï. Soit 18 victoires consécutives. Une série débutée contre ce même Espagnol Alejandro Davidovich aux Pays-Bas en février et poursuivie avec ce succès mercredi sans trembler 6-3, 7-5.

Quant à sa capacité de résistance à la douleur, elle est manifeste. Or, il y a 24 heures, le doute planait quant à sa participation à ce quart de finale, après ses 3h17 d’efforts gagnants, contre l’Allemand Alexander Zverev.

Mais sa cheville droite, qui avait brutalement plié vers l’intérieur puis aussitôt vers l’extérieur, s’est suffisamment remise, car face à l’Espagnol ses courses et appuis n’ont trahi aucune retenue ou gêne.

" Pourtant, elle me faisait mal à l’échauffement. Je ne bougeais pas bien, mais les anti-douleurs m’ont aidé je suppose et puis ça allait mieux au fil du match ", a dit après-coup le vainqueur de l’US Open 2021.

Tiafoe impressionne

Après un cavalier seul dans le premier set, les débats se sont rééquilibrés, Davidovich résistant mieux dans les échanges, malgré un vent perturbateur.

Puis un souffle d’inquiétude a bruissé dans le stade, quand Medvedev s’est retrouvé au sol après avoir glissé, en s’élançant vers un amorti de Davidovich. Ce n’est pas sa cheville qui a souffert, mais son pouce droit, entaillé au niveau de l’ongle, après que sa main droite a accompagné sa chute.

La coupure a fait ressortir la chair, " ça faisait un peu viande " crue, a-t-il décrit. " Ce n’était pas agréable à voir. Mais ce n’était pas trop grave. "

Un bobo sans conséquence en effet, car, après la pose de sparadraps, Medvedev a repris son inexorable marche en avant, pour en finir en 1h46.

Serein plus qu’il ne l’a été depuis le début du tournoi, sans même avoir cette fois à se plaindre de la lenteur du court, Medvedev confirme son statut de favori, partagé avec l’Espagnol Carlos Alcaraz.

Il devra néanmoins se méfier de Frances Tiafoe (16e), vainqueur autoritaire 6-4, 6-4 de Cameron Norrie (12e) lauréat de l’épreuve en 2021 et qui était en forme lui aussi, après son titre empoché à Rio De Janeiro.

L’Américain de 25 ans, qui atteint pour la première fois ce stade d’un Masters 1000, a dominé dans tous les secteurs, même à la volée (12/15 réussies), une des spécialités du Britannique.

" Une joueuse différente "

" Je suis vraiment heureux. J’ai l’impression que lorsque je suis bien mentalement, je suis l’un des meilleurs joueurs du monde ", a commenté, radieux, Tiafoe.

En quête d’un deuxième titre, après celui glané à Delray Beach en 2018, l’Américain effectue pour l’heure un parcours parfait puisqu’il n’a perdu aucun set en quatre matches.

Chez les femmes, Aryna Sabalenka, sur un nuage depuis son sacre à l’Open d’Australie, n’a fait qu’une bouchée (6-4, 6-0) de Coco Gauff, qui avait pourtant remporté trois de leurs quatre précédentes confrontations.

Depuis son sacre à Melbourne, une grande confiance habite la Bélarusse, 2e mondiale, qui n’a perdu qu’un match sur 17 disputés en 2023.

" Confiance est un mot que je n’aime pas trop. Je dirais plutôt que je crois plus en moi ", a-t-elle commenté.

" Je sens que je suis une joueuse différente cette année ", a-t-elle complété. " Je suis plus calme sur le court, capable de mieux contrôler mes émotions, ce qui m’aide à rester dans le match quoi qu’il arrive, sans perdre la tête ni donner de points faciles à l’adversaire ".

Sabalenka, qui atteint pour la première fois le dernier carré du tournoi, vise évidemment mieux. Mais elle devra d’abord écarter la Grecque Maria Sakkari (7e), finaliste l’an passé, qui a encore fait montre de combativité pour renverser 4-6, 7-5, 6-1 la Tchèque Petra Kvitova (15e).