L’élargissement du nombre de pays participant à la Coupe du monde 2026 de 32 à 48 permettra à de nouvelles équipes de participer à l’évènement planétaire pour la première fois et à la FIFA de générer plus de recettes qui serviront au développement du football dans de nouveaux pays. La dilution du niveau sportif de certains matchs de la compétition sera cependant inéluctable.

Le passage de 32 à 48 équipes participant au Mondial à partir de l’édition 2026 est à double tranchant: beaucoup d’aspects positifs, mais aussi quelques-uns négatifs. Dans l’ensemble, cela semble être une évolution logique pour accroître la mondialisation de l’évènement phare du sport le plus populaire.

Un Mondial de plus en plus mondial et lucratif…

Cet élargissement permet donc à davantage d’équipes de participer à l’épreuve reine du foot. La version comptant 32 équipes aura donc tenu 7 éditions, de 1998 à 2022. Le Liban pourrait être l’un des nouveaux pays participants, d’autant plus que le pays du Cèdre a terminé à la dixième place des éliminatoires du Mondial 2022, qui accordait au départ 4 à 5 places au continent Asie/Océanie. Le Mondial 2026 verra cette fois la participation de 8 équipes du continent asiatique, ce qui augmente les chances du Liban de se qualifier, même si cela reste difficile et loin d’être acquis.

Un autre avantage est que cet élargissement diminue le risque de voir des absences accidentelles des meilleures nations historiques de football, comme ce fut le cas avec l’Italie en 2018 et 2022 ou, dans un passé plus lointain, la France en 1990 et 1994. L’absence de telles équipes fait perdre de son attrait à cette compétition, tellement l’intérêt pour une équipe comme l’Italie prend une dimension planétaire.

Cet élargissement devrait servir à terme à l’ensemble de l’écosystème du football mondial. En effet, davantage de matchs disputés (104 matchs en 2026 contre 64 en 2022) signifie aussi plus de rentrées financières en droits "Media" vendus marché par marché par la FIFA aux télévisions. Idem pour les droits "Marketing" avec des packages qui concerneront un plus grand nombre de matchs pour les sponsors, et donc des partenariats avec des montants beaucoup plus élevés. La FIFA reverse une grande partie de ses recettes à toutes les fédérations nationales affiliées. La hausse des recettes du Mondial devrait donc contribuer au développement du football dans des pays aux moyens limités.

…mais avec plusieurs revers à la médaille

Cet élargissement a aussi pour conséquence de rendre le niveau des rencontres du Mondial plus hétérogène, avec davantage de matchs où il y aura des scores fleuves en faveur des grandes équipes, diminuant la glorieuse incertitude du football qui le rend si passionnant.

En plus du fait qu’il produira davantage de groupes hétérogènes avec la présence de plus de petites équipes, le nouveau format qualifiera 32 des 48 équipes du premier tour pour les 16èmes de finale. Les deux premiers de chaque groupe et les 8 meilleurs troisièmes des 12 groupes du premier tour. Ce qui veut dire que les faux pas seront permis au premier tour et qu’une seule victoire en 3 matchs pourrait être suffisante pour plusieurs équipes en vue de se qualifier pour les seizièmes de finale.

L’élargissement va donc rendre la compétition plus longue, et donc moins constante dans l’excellence du contenu sportif. Il sera plus dur et moins agréable de suivre l’intégralité de la compétition et ses 104 matchs, alors que les précédentes coupes du monde, de 64 matchs uniquement, présentaient l’avantage d’avoir une majorité de matchs de très haut niveau.

Cet élargissement semble dans l’ensemble une bonne chose. Il permettra à cette compétition de justifier encore plus son appellation de "Mondial" et génèrera plus de revenus qui serviront à toutes les fédérations affiliées à la FIFA. Cette évolution semble en tout cas préférable à celle qui visait à organiser le Mondial tous les 2 ans, ce qui aurait rendu l’évènement moins rare et, par conséquent, moins valorisé le gagnant.

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