Quasiment sept ans après son dernier match sur le banc du Bayern Munich, Pep Guardiola va retrouver, avec Manchester City, l’Allianz Arena mercredi (22h00, Beyrouth) où son passage a fait passer le Bayern dans une autre dimension, malgré un palmarès en dessous des attentes.

La dernière fois que Pep Guardiola a foulé la pelouse du stade munichois, c’était le 14 mai 2016 pour la dernière journée de Bundesliga contre Hanovre et célébrer un troisième titre de champion, assuré une semaine plus tôt.

Au moment de s’installer dans l’auditorium mardi soir pour le traditionnel point presse à la veille du quart de finale retour de Ligue des champions entre le Bayern et Manchester City, le technicien espagnol aura reconnu les murs.

En revanche, depuis l’été 2013 et son installation à Munich, la direction bavaroise a complètement changé puisque le triumvirat de l’époque composé d’Uli Hoeness (président), Karl-Heinz Rummenigge (président du directoire) et Matthias Sammer (directeur sportif) a été remplacé respectivement par Herbert Hainer, Oliver Kahn et Hasan Salihamidzic.

En trois saisons et 161 matches dirigés sous les couleurs du Bayern, Guardiola a ajouté sept trophées à son palmarès, dont deux doublés Coupe/Championnat et une bonification du triplé de Jupp Heynckes (Coupe/Championnat/Ligue des champions) en un quintuplé avec la Supercoupe d’Europe et le Mondial des clubs en 2013.

Son passage à Munich de l’été 2013 au printemps 2016 se coince toutefois entre les deux derniers sacres du Bayern en Ligue des champions, au printemps 2013 avec Heynckes et à l’été 2020 avec Hansi Flick.

Il a hissé le club dans le dernier carré de la compétition reine du football européen trois saisons consécutives, ce qu’il peut réussir mercredi soir avec Manchester City -finale en 2021, demie en 2022, après quatre saisons décevantes en Angleterre en 8e ou en quarts. La victoire 3-0 il y a une semaine à l’aller facilite la tâche de ses Citizens.

Mais en Bavière, Guardiola a toujours échoué à deux marches d’une troisième C1 après ses sacres barcelonais aux printemps 2009 et 2011.

Le Bayern devenu " acteur global "

L’absence de triomphe européen ternit le bilan de Guardiola à Munich, mais il aura mieux réussi là où les passages d’autres entraîneurs non germanophones avant lui (l’Italien Giovanni Trapatoni fin des années 1990 ou le Néerlandais Luis van Gaal fin des années 2000) et après lui (l’Italien Carlo Ancelotti) ont été moins couronnés de succès.

Malgré ce bilan strictement comptable en demi-teinte, le Catalan tout de même marqué le club, démentant la formule lapidaire d’Ivica Olic, ancien du Bayern (2009/12) en mai 2016. " Guardiola est arrivé après Jupp Heynckes qui avait tout gagné. Il ne pouvait que réitérer la performance. Sauf qu’il n’a pas réussi et sera oublié. "

" Il y a un héritage de Pep Guardiola, comme il y a un héritage de Jupp Heynckes, Louis van Gaal ou Hansi Flick. Pep a laissé sa trace dans ce club où il a évolué pendant trois saisons ", a souligné Thomas Tuchel, qui a pris sa place sur le banc munichois fin mars 2023, remplaçant à la surprise générale Julian Nagelsmann.

Après le triplé avec Heynckes, " on n’a pas eu le temps de nous reposer sur nos lauriers, parce que Pep nous a bousculé à chaque entraînement. Il voulait montrer au monde entier que ça fonctionnerait aussi dans ce nouveau championnat ", expliquait au printemps 2021 l’attaquant du Bayern Thomas Müller dans la presse anglaise.

" Nous voulions toujours être un +acteur global+. Avec le passage de Pep Guardiola à la Säbener Strasse, le Bayern est définitivement devenu un +acteur global+ ", a loué Uli Hoeness, au moment de dire adieu à Guardiola en mai 2016.

L’attrait d’entraîneurs vainqueurs de la Ligue des champions, comme Ancelotti ou Tuchel, témoigne du passage dans la cour des grands du Bayern avec Guardiola.