Fin de série pour Carlos Alcaraz : le N.2 mondial, titré coup sur coup à Barcelone et Madrid sur terre battue et qui se réinstallera sur le trône dans une semaine, s’est fait surprendre par le 135e mondial Fabian Marozsan au troisième tour du Masters 1000 de Rome lundi, à moins de quinze jours de Roland-Garros.

Marozsan (23 ans), vainqueur dans la capitale italienne de ses tous premiers matches sur le circuit principal, s’est imposé 6-3, 7-6 (7/4). Alcaraz ne s’était plus incliné face à un joueur classé hors du top 100 depuis l’automne 2021. Il s’agissait alors de Hugo Gaston à Paris.

" Carlitos " restait sur une série de douze victoires consécutives, fort de son doublé Barcelone-Madrid depuis qu’il a posé les pieds sur la terre battue européenne fin avril.

A moins de deux semaines de Roland-Garros, qui débute le 28 mai, où il sera l’un des principaux favoris, ce coup d’arrêt offre un répit peut-être bienvenu au jeune phénomène espagnol.

" Je vais prendre quelques jours off. J’ai besoin de me reposer un peu l’esprit, pour arriver frais " à Paris, prévoit Alcaraz, pas contrarié non plus d’avoir un peu de temps à consacrer à l’entraînement avant le Grand Chelem parisien.

" J’ai tellement joué (de matches ces dernières semaines) que je n’ai pas pu m’entraîner plus de trois, quatre jours de suite. Si je veux faire un bon résultat à Paris, y arriver en bonne forme, ça passe par l’entraînement ", explique-t-il.

Son bilan 2023, tant global que sur ocre, reste très flatteur : il affiche désormais trente victoires pour seulement trois défaites, et vingt succès pour deux revers sur terre battue.

" Pas à l’aise "

Néanmoins lundi, l’Espagnol de 20 ans a été pris de vitesse par son adversaire hongrois, car tout a réussi au natif de Budapest qui a frappé dans tous les sens et distillé quelques amorties bien senties, pour un total de 24 coups gagnants (12 pour Alcaraz).

Dans le jeu décisif, Alcaraz a semblé en mesure de retourner le match lorsqu’il s’est détaché 4 points à 1. Mais Marozsan a gagné les six points suivants, et le match.

" J’en ai rêvé hier soir, sourit Marozsan. J’ai juste essayé de faire quelque chose de spécial, en espérant peut-être gagner quelques jeux, ou même un set. Mais je viens de battre le (futur) N.1 mondial, le meilleur de notre sport… Je suis si heureux. "

" Physiquement, je me sens parfaitement bien. Mais il m’a fait me sentir pas à l’aise sur le court, explique Alcaraz. Il a été agressif tout le temps, il avait les pieds sur la ligne de fond, même à l’intérieur du court. Ça a été difficile pour moi de rentrer dans le match, dans l’échange. J’ai fait beaucoup de fautes que je ne fais pas trop d’habitude. "

Lui " a joué à un très haut niveau, et il a maintenu ce niveau tout le match, je n’ai pas pu suivre, poursuit-il. S’il continue à jouer à ce niveau, il va en surprendre plus d’un. "

Marozsan affrontera le Croate Borna Coric (16e) pour tenter de s’inviter en quarts de finale.

Daniil Medvedev, N.3 mondial, et Andrey Rublev, N.6 mondial, poursuivent eux leur parcours romain, victorieux respectivement des Espagnols Bernabe Zapata (3-6, 6-1, 6-3) et Alejandro Davidovich (7-6 (10/8), 6-3).

Dans le tableau féminin, la N.6 mondiale Elena Rybakina a atteint son premier quart de finale sur terre battue en WTA 1000, 6-3, 6-3 aux dépens de la Tchèque Marketa Vondrousova, finaliste de Roland-Garros 2019.