Le Russe Daniil Medvedev a remporté dimanche son 20e titre mais le tout premier de sa carrière sur terre battue en donnant la leçon au fougueux Danois Holger Rune (7-5, 7-5) en finale du Masters 1000 de Rome.

Dans un tournoi dont la finale était depuis 18 ans promise à Rafael Nadal et Novak Djokovic, personne n’avait misé sur le Russe malgré sa place de tête de série N.3, en raison de son passif sur les bords du Tibre: trois défaites en autant de participations, en 2018, 2019 et 2021.

Mais le Russe de 27 ans a pris plaisir à déjouer les pronostics en affichant une aisance nouvelle sur l’ocre du Foro Italico, qu’il a balayés de long en large comme il le fait d’habitude sur le dur, sa surface de prédilection où il a conquis 18 de ses 19 titres précédents (l’autre était sur gazon).

" D’habitude, je détestais jouer dessus, je n’étais pas bon, rien ne fonctionnait. Mais déjà, avant le tournoi, à Madrid et à Monte-Carlo, je me suis senti pas mal, je me suis dit: continuons ", a-t-il raconté après son cinquième titre de l’année.

" J’ai prouvé à moi-même et à tout le monde ce dont je suis capable. Je ne pense pas qu’on puisse dire que j’aime ça (la terre battue, ndlr), ce que j’aime ce sont les courts en dur, mais ça me plait un peu plus, c’est certain ", a-t-il souri, à une semaine de Roland-Garros où il aura peut-être son mot à dire.

Nouveau N.2 mondial

Le Russe deviendra N.2 mondial lundi, devant Novak Djokovic, repoussé à la troisième place dans un classement qui sera dominé par l’Espagnol Carlos Alcaraz, selon l’ATP. Un chamboulement au sommet qui va avoir son importance pour les tableaux du Grand chelem parisien.

Pour la deuxième finale de sa carrière sur terre battue, après celle perdue à Barcelone en 2019, Medvedev a affiché davantage de maîtrise que son jeune adversaire de 20 ans (N.7 mondial), tombeur du tenant Djokovic en quart de finale, et a su se montrer particulièrement opportuniste à la fin de chaque set.

Dans ce match qui a démarré avec 1h40 de retard en raison de la pluie, qui s’est de nouveau invitée dans le ciel romain comme souvent pendant les douze jours de compétition, la première alerte a pourtant été pour Medvedev.

A 2-2, il a commis deux doubles fautes et offert deux balles de break au Danois. Mais le Russe a déjà montré ses nerfs en retrouvant sa meilleure balle pour écarter le danger et garder sa mise en jeu en alignant quatre points.

Rune écœuré

Quand il a eu une première balle de break, face à un Danois également très solide au service au premier set, c’était pour conclure la manche, à 6-5. Et Medvedev ne l’a évidemment pas ratée.

Rune, enragé par ce scénario cruel, a démarré fort le second set en prenant d’entrée le service du Russe sur un jeu blanc, espérant lancer une opération remontée comme en demi-finale samedi contre Casper Ruud (N.4).

Mais ce Medvedev nouveau n’a plus peur de rien sur l’ocre et il a rapidement rétabli l’équilibre pour revenir à 2-2.

Le Russe de 1,98 m a plus que jamais fait honneur à sa réputation de " pieuvre " derrière sa ligne de fond de court, écoeurant plusieurs fois le Danois avec de grands retours croisés flirtant avec les lignes et des passings millimétrés dès que Rune tentait l’aventure au filet.

Medvedev a certes encore lâché son service de façon assez inattendue, en ratant deux volées faciles, pour permettre au Danois de reprendre l’avantage 4-3, puis 5-3. Mais ce n’était qu’une illusion pour Rune qui, plus entamé physiquement que le Russe, n’a plus réussi ensuite à tenir ses services, perdant les quatre derniers jeux.

" Ton avenir sera plein de victoires ", l’a consolé Medvedev.

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